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Antologia spirituale
Questo testo è la trascrizione fedele, anche per quanto riguarda la disposizione grafica, del contenuto di un quaderno nero a righe intitolato Anthologie spirituelle. Notes personnelles e firmato: f. Bernard sj. Fu iniziato qualche anno dopo l’ingresso di Charles André Bernard nella Compagnia di Gesù, per cui si definisce “fratello”, presumibilmente intorno al 1948, dopo aver iniziato gli studi di filosofia, quando aveva già cambiato scrittura, assumendo quella che tutti hanno conosciuto. La scelta delle citazioni parla da sola; si riconosce la presenza di un certo numero di autori che P. Bernard ha continuato a frequentare, a studiare e a approfondire durante tutta la vita. Il testo è stato trascritto da suor Maria dell’Eucaristia, una carmelitana francese del Carmelo Sacro Cuore “Tre Madonne” a Roma, dove P. Bernard, dal 1979, è andato ogni quindici giorni a tenere delle conferenze spirituali. ANTHOLOGIE SPIRITUELLE Notes personnelles f. Bernard sj 1. Osculetur me osculo oris sui D’où vient, ô pauvre petite âme, enfouie dans cette lourde matière, noyée dans la pesante masse du corps, toi qui dans l’ordre des substances intellectuelles tiens la même place que la matière première dans l’ordre physique, d’où te vient cette présomption ou cette audace, ou même cette assurance de demander un baiser à celui que craignent 1e ciel, la terre et la mer, devant qui tremblent les plus élevés des anges, et s’inclinent les puissances cosmiques? Réponse de l’âme: Pourquoi m’écarter de la vue de mon époux? Pourquoi m’interdire son étreinte? Pourquoi me détourner de son entretien? Pourquoi exiger des raisons pour ce qui transcende la raison? Ignores-tu que l’ardeur da la charité n’est pas tenue à la loi commune? Ne sais-tu pas que, tout comme l’excellence de cet époux excède toute mesure, sa condescendance est absolument infinie? Sa charité et sa bonté sont-elles inférieures à la majesté? Réponse: N’es-tu pas ivre, toi qui parles ainsi? N’es-tu pas du moins retenue par la honte? La discrétion n’est-elle pas la mère qui dirige les vertus? Et sans elle, la charité même court au précipice. L’âme: Oui, je suis ivre, enivrée par cette nourriture et cette boisson dont on va dire: “mangez, amis, et buvez; enivrez-vous, bien-aimés… Ecoute en outre ce que dit l’expert en ces matières, le doux saint Bernard: oh! Quelle est la force de l’amour! Quelle confiance dans l’esprit de liberté. Je suis porté par le désir, et non conduit pas la raison. Ne pense pas qu’il y ait présomption règne et domine l’affection. La pudeur nous retient, mais l’amour va plus loin…C’est pourquoi je te réponds qu’en la matière, la discrétion est d’être indiscret. …”Osculetur me osculo oris sui”. St. Denys le Chartreux. In canticis, art. IV, 1 2. Action de grâces Parole de sainte Claire mourante: “Mon Dieu, je Te remercie de m’avoir créée”. 3. Amour de Jésus “Il est mort. J’aime mieux qu’on le représente mort, parce que je pense qu’il ne souffre plus”. Ste Thérèse de Lisieux. Novissima Verba 4. † La Croix. Salve Crux! O crux admirabilis, o Crux desiderabilis! O crux diu desiderata, sollicite amata, sine intermissione quaerita O bona crux! Securus et gaudens venio ad te Suscipe discipulum Ejus qui pependit in te, magister meus Christus Accipe me ab hominibus et redde me magistro meo Ut per te me recipiat qui per te me redemit. (Fragments tirés de l’office de St André) 5. † La Croix. “Beaucoup connaissent la Croix, mais peu connaissent l’onction”. (St. Bernard) 6. La Nuit obscure I. Par une nuit obscure Ardente d’un amour plein d’angoisses Oh! L’heureuse fortune! Je sortis sans être vue Ma maison étant désormais en paix. II. A l’obscur et en assurance Par l’échelle secrète, déguisée Oh! L’heureuse fortune! A l’obscur et en cachette Ma maison étant désormais en paix. III. Au sein de la nuit bénie En secret – car nul ne me voyait, Ni moi je ne voyais rien. – Sans autre lueur ni guide Hors celle qui brûlait en mon cœur. IV. Et celle-ci me guidait Plus sûre que celle du midi; Où Celui-là m’attendait, Que je connaissais déjà, Sans que nul en ce lieu parût. V. O nuit! Toi qui m’as guidée O nuit. Plus que l’aurore aimable O nuit! Toi qui as uni L’Aimé avec son Aimée L’Aimée en son Aimé transformé VI. Sur mon cœur couvert de fleurs Qui se gardait, entier, pour lui seul, Il resta là – endormi – Et moi je le caressais L’éventant de l’éventail des cèdres. VII. L’air qui soufflait du créneau – Quand je lui caressais les cheveux – De sa main sereinement Venait me blesser au cou Et tenait en suspens tous mes sens. VIII. Je me tins coi; dans l’oubli Le visage penché sur l’Aimé Tout cessa. Je restai là Abandonnant mon souci Parmi les fleurs des lis, oublié. (S. Jean de la Croix – trad. P. Cyprien de la Nativité) 7. Le Cantique spirituel L’épouse I. Où T’es-Tu caché, Toi qui me laissas dans les gémissements? Pareil au cerf,Tu as fui, M’ayant navrée… après Toi ]e sortis, criant, et Tu étais parti! II. Pâtres qui vous en irez Là-bas, jusqu’ au sommet, par les bergeries, Si vous voyez d’aventure Le Mieux-Aimé, dites-Lui Que dolente suis et peineuse et mourante. III. En quête de mes amours, ]e m’en irai par ces monts et ces rivages. Point ne cueillerai de fleurs, Les fauves point ne craindrai Et je passerai les forts et les frontières. IV. O forêts, sombres bosquets, Qui fûtes plantés par la main de l’Ami, Pâturage verdoyant, O pré de fleurs émaillé, Dites-moi s’Il passa parmi vous. Les créatures V. En répandant mille grâces, Il a passé par ces bois en grande hâte; Posant sur eux son regard, D’un reflet de son visage, Il les laissa tout revêtus de beauté. L’épouse VI. Las, qui pourra me guérir? Achève de Te livrer sans feinte aucune. Ne veuille plus désormais M’envoyer de messagers Qui ne savent me dire ce que je veux. VII. Tous ceux qui sont de Ta suite Me vont rapportant mille grâces de Toi. Tous davantage me navrent Et mourante je demeure D’un je ne sais quoi par eux balbutié. VIII. Mais comment peux-tu survivre, O ma vie, en ne vivant pas où tu vis, Quand déjà il te faudrait Mourir sous le coup des flèches De ce qu’en ton cœur tu conçois de l’Aimé ? IX. Que ne guéris-Tu ce cœur, Puisque c’est de Toi qu’il a reçu sa plaie? Et me l’ayant dérobé, Pourquoi le laisser ainsi Et ne pas emporter le vol que Tu fis? X. Éteins mes impatiences, Puisque d’y mettre fin nul n’a le pouvoir Et puissent mes yeux Te voir Puisque Tu es leur lumière, Et c’est pour Toi seul que je les veux garder. XI. Découvre-moi Ta présence, Que la vision de Ta beauté me tue! Qui pour l’amour est en peine Guérir ne peut, Tu le sais, Qu’en présence du visage de l’Aimé. XII. O fontaine cristalline, Si dans le miroir de tes eaux argentées, Tu me laissais voir soudain Les yeux que sans fin je cherche Et que je garde à l’ébauche en mon cœur. XIII. Éloigne-les, mon Aimé. Voici que je m’envole. L’Epoux Reviens, colombe, Car sur le sommet des monts Apparaît le cerf blessé, Savourant la brise fraîche de ton vol. L’épouse XIV. En mon Aimé j’ai les monts, Les solitaires et ombreuses vallées, Les îles prodigieuses, Les fleuves au bruit puissant, Le sifflement des vents porteurs de l’amour. XV. Et j’ai la nuit accoisée; Qui laisse deviner l’éveil de l’aurore, Le concert silencieux, La solitude sonore, Le souper qui recrée et qui énamoure. XVI. Notre lit est tout fleuri, Environné de cavernes de lions, Teint d’une teinture pourpre, Édifié dans la paix, De mille écus d’or portant une couronne. XVII. A la quête de ta trace Les jeunes filles courent sur le chemin Sous le choc de l’étincelle, Du vin aromatisé Comme des parfums nés d’un baume divin. XVIII. Dans le secret du cellier De mon Aimé j’ai bu et quand je sortis, Parmi toute cette plaine Plus ne savais chose aucune Et je perdis le troupeau jadis suivi. XIX. Là, son cœur Il me donna; Il m’apprit une savoureuse science. Moi je me donnai vraiment A Lui, sans rien excepter, Et là je Lui promis d’être son épouse. XX. Mon âme s’est employée Avec son domaine entier à son service. Je ne pais plus de troupeau, D’autre office je n’ai plus, Je n’ ai plus d’ autre œuvre que celle d’aimer. XXI. Que si donc au pré public De ce jour, nul ne me voit, nul ne me trouve, Dites que je suis perdue Et qu’allant énamourée Je me suis faite perdante et j’ai gagné. XXII. D’émeraudes et de fleurs – Moisson faite dans les fraîches matinées – Nous tresserons des guirlandes Que Ton amour fleurira Et qu’un de mes cheveux entrelacera. XXIII Un seul cheveu seulement Que sur mon cou Tu as regardé voler: Tu regardas sur mon cou Et Tu restas pris en lui Et par un seul de mes yeux Tu Te navras. XXIV Lorsque Tu me regardais C’est leur grâce qu’en moi Tes yeux imprimaient, Pour ce, Tu me chérissais Et pour ce, méritaient-ils, Les miens, d’adorer ce qu’ils voyaient en Toi. XXV. Ne me méprise donc plus; Si Tu m’as trouvé le teint brun, maintenant Tu peux bien me regarder Puisque Tu m’as regardée Et que Tu laissas en moi grâce et beauté. XXVI. Chassez-nous les renardeaux Car notre vigne est déjà toute fleurie, Cependant qu’avec des roses Nous serrerons une pigne Et que sur la montagne nul ne paraisse. XXVII. Arrête, Aquilon de mort, Viens Auster, Toi qui réveilles les amours, Viens souffler par mon jardin Et que ses parfums s’épandent Et l’Aimé se nourrira parmi les fleurs. L’Epoux XXVIII. Et l’Epouse a pénétré Dans le jardin charmeur qu’ elle désirait. Elle repose enivrée, Tandis que son cou se penche Appuyé sur les doux bras du Bien-Aimé. XXIX. C’est à l’ombre du pommier C’est là que Je reçus ta promesse et là Que Je te donnai la main; Et tu retrouvas l’ honneur Là où ta mère en malheur était tombée. XXX. Oiseaux qui légèrement Vous envolez, lions, cerfs, daims bondissants, Rivages, monts et vallées, Ondes, souffles et ardeurs Et craintes qui faites les nuits sans sommeil. XXXI. Par les lyres caressantes, Et le chant des sirènes, Je vous conjure: Que s’apaisent vos colères Et ne touchez pas au mur, Pour que l’Épouse trouve un sommeil plus sûr. L’épouse XXXII. O vous, nymphes de Judée, Tandis que parmi les fleurs et les rosiers L’ambre donne son parfum, Demeurez dans les faubourgs Et veuillez ne point toucher à notre seuil. XXXIII. Cache-Toi, mon doux Ami Vois – le visage tourné vers les montagnes – Et veuille ne point le dire Mais regarde les compagnes De celle qui va par les îles étranges. L’Epoux XXXIV. La colombe toute blanche Avec le rameau dans l’arche est retournée; Et la tourterelle enfin Sur les rives verdoyantes A trouvé le compagnon tant désiré. XXXV. Solitaire elle vivait, Et en solitude, elle a posé son nid Et la guide en solitude, Solitaire, son Ami Lui aussi navré d’amour, en solitude. L’épouse XXXVI. Mon Ami, soyons en joie Et allons-nous-en nous voir en Ta beauté Au mont ou à la colline Où l’eau pure vient jaillir Et pénétrons plus avant dans l’épaisseur. XXXVII. Bientôt alors nous irons Dans les cavernes très hautes de la pierre: Elles sont si bien celées! C’est là que nous entrerons Et nous y goûterons le moût des grenades. XXXVIII Et là Tu me montrerais Ce que mon âme désirait instamment Et là Tu me donnerais Bientôt, Toi qui es ma vie, Ce que l’autre jour déjà Tu me donnas XXXIX. Et c’est le souffle de l’air, Le rossignol dans la douceur de son chant, Le bocage avec ses charmes Au sein de la nuit sereine Dans la flamme qui consume et plus ne peine. XL. Nul regard n’y atteignait, Plus ne se montrait désormais l’Ennemi. Les assiégeants s’accoisaient Tandis que les cavaliers A l’aspect des eaux poursuivaient leur descente. (S. Jean de la Croix – trad. P. Cyprien de la Nativité) 8. Grandeur de Jésus Jésus-Christ, sans biens et sans aucune production au dehors de science, est dans son ordre de sainteté. Il n’a point donné d’invention, il n’a point régné, mais il a été humble, patient, saint, saint à Dieu, terrible aux démons, sans aucun péché! Oh! Qu’il est venu en grande pompe et en une prodigieuse magnificence aux yeux du cœur de ceux qui voient la sagesse!… Pascal, Pensées, s.XIIe, n° 793 9. † Si vous avez un vrai désir de trouver et de posséder Jésus-Christ, ne le cherchez jamais sans la Croix. St. Jean de la Croix 10. † La croix vivifiante, puissance des rois, fermeté des justes, magnificence des prêtres. Cantique de l’exaltation de la Ste Croix – Liturgie orientale 11. Dieu O suprême clarté qui de si haut domines. L’esprit humain, reprête à ma mémoire Quelques traits de l’image où tu m’es apparue. Donne à ma voix la force nécessaire Pour qu’elle laisse à la race future Une étincelle, au moins, de ta splendeur! Eternelle clarté qui seule en toi résides Es seule à te comprendre et qui te comprenant Es comprise de toi, et t’aimes et te souris! … L’amour qui meut Phébus et toutes les étoiles ! (Dante, Le Paradis, chant XXXIII) 12. La Très Sainte Vierge O Vierge, mère et fille de ton Fils Humble et haute, bien plus que nulle créature Terme assigné d’un éternel dessein, C’est toi qui ennoblis notre nature humaine A ce point seul que n’a pas dédaigné Son ouvrier de se faire son œuvre! C’est en ton sein qu’a repris feu l’Amour A la chaleur de qui, dans la paix éternelle A pu germer cette rose candide. Ici, tu es pour nous la touche d’un midi De charité; là-bas, chez les mortels D’espérance tu es la source toujours vive. Dame, tu es si grande et puissante que l’homme Qui désire une grâce et n’a recours à toi Prétend que son désir vole sans avoir d’ailes. Non seulement ta bienveillance exauce Ton suppliant, mais bien souvent aussi Ta libéralité précède la demande. (ibid.) 13. Familiarité avec Dieu “Et Yahvé parlait à Moïse face à face, comme un homme parle avec son ami”. (Ex 33,11) 14. Le martyre comme union à Jésus “Laissez-moi devenir la pâture des bêtes… c’est par elles qu’il me sera donné d’arriver à Dieu. Je suis le froment de Dieu et je suis moulu par la dent des bêtes pour devenir le pain immaculé du Christ… C’est maintenant que je commence à être un vrai disciple. Qu’aucune créature, visible ou invisible, ne cherche à me ravir la possession de Jésus-Christ! Feu, croix, corps à corps avec les bêtes féroces, lacération, écartèlement, dislocation des os, mutilation des membres, broiement du corps entier: que les plus cruels supplices du diable tombent sur moi, pourvu que je possède enfin Jésus-Christ”. (Lettre de St Ignace d’Antioche aux Romains, p.61) 15. Amour des mépris “Si toi, fol, tu dis la vérité, tu seras frappé par les hommes, insulté, blâmé, tourmenté et tué”. Il répondit: “il résulte de ces paroles que si je disais des mensonges, je serais aimé, loué, honoré et servi par les gens et défendu par ceux qui méprisent mon Aimé”. (Raymond Lulle, L’Ami et l’Aimé, n. 255) 16. Amour de Jésus “Prêche, fol, parle de ton Aimé, pleure, jeûne”. L’Ami renonça au monde et il alla chercher son Aimé avec amour, et il le louait dans les lieux où on le déshonorait”. (ibid., n. 281) 17. Chant d’action de grâces Après vous être rassasiés, rendez grâces ainsi: Nous te rendons grâces, ô Père saint, pour ton saint Nom Que tu as fait habiter dans nos cœurs Pour la connaissance, la foi et l’immortalité Que tu nous as révélées par Jésus ton serviteur. Gloire à toi dans les siècles! C’est toi, maître tout-puissant Qui as créé l’Univers à l’honneur de ton nom Qui as donné aux hommes la nourriture et la boisson en jouissance pour qu’ils te rendent grâces. Mais à nous tu as donné une nourriture et un breuvage spirituel et la vie éternelle pour ton serviteur. Avant tout nous te rendons grâces parce que tu es puissant. Gloire à toi dans les siècles! Souviens-toi, Seigneur, de délivrer ton Eglise de tout mal Et de la rendre parfaite dans ton amour. Rassemble-la des quatre vents cette Eglise sanctifiée Dans ton royaume que tu lui as préparé. Car à toi est la puissance et la gloire dans les siècles! Vienne la grâce et que le monde passe! Hosanna au Fils de David! Si quelqu’un est saint qu’il vienne! Si quelqu’un ne l’est pas, qu’il fasse pénitence Maran Atha. Amen (Didaché n. 10, p. 21) 18. Prière à la Trinité O mon Dieu, Trinité que j’adore, aidez-moi à m’oublier entièrement pour m’établir en Vous, immobile et paisible comme si déjà mon âme était dans l’éternité. Que rien ne puisse troubler ma paix, ni me faire sortir de Vous, ô mon Immuable, mais que chaque minute m’emporte plus loin dans la profondeur de Votre mystère. Purifiez mon âme, faites-en votre ciel, votre demeure aimée et le lieu de votre repos; que je ne vous y laisse jamais seul, mais que je sois tout entière, tout éveillée en ma foi, tout adorante, toute livrée à votre action créatrice. O mon Christ aimé, crucifié par amour, je voudrais être une épouse pour votre cœur, je voudrais vous couvrir de gloire, je voudrais vous aimer… jusqu’à en mourir! Mais je sens mon impuissance et je vous demande de me revêtir de Vous-même, d’identifier mon âme à tous les mouvements de votre âme, de me submerger, de m’envahir, de vous substituer à moi, afin que ma vie ne soit qu’un rayonnement de Votre vie. Venez en moi comme Adorateur, comme réparateur et comme Sauveur. O Verbe éternel, parole de mon Dieu, je veux passer ma vie à vous écouter, je veux me faire tout enseignable, afin d’apprendre tout de vous. Puis, à travers toutes les nuits, tous les vides, toutes les impuissances, je veux vous fixer toujours et demeurer sous votre grande lumière; ô mon Astre aimé, fascinez-moi pour que je ne puisse plus sortir de votre rayonnement. O Feu consumant, Esprit d’amour, survenez en moi, afin qu’il se fasse en moi comme une incarnation du Verbe: que je lui sois une humanité de surcroît en laquelle il renouvelle tout son mystère. Et vous, ô Père, penchez-vous sur votre pauvre petite créature, ne voyez en elle que le Bien-Aimé en lequel vous avez mis toutes vos complaisances. O mes “trois”, mon tout, ma béatitude, Solitude infinie, Immensité je me perds, je me livre à Vous comme une proie; ensevelissez-vous en moi pour que je m’ensevelisse en Vous, en attendant d’aller contempler en votre lumière l’abîme de vos grandeurs. Sr. Elisabeth de la Trinité, 21 novembre 1904 19. L’union à Dieu “Die Seele muß entbildet werden der Kreatur, nachgebildet werden nach Christus, überbildet werden in Gott”. ( H. Suso) 20. Les dons de Dieu Deus qui diligentibus te, bona invisibilia praeparasti, infunde in cordibus nostris amoris tui affectum ut te in omnibus et super omnia diligentes, promissiones tuas quae omne desiderium superant consequamur. Oraison du 5e dim. après la Pentecôte 21. La tempérance “C’est à elle qu’on montre les grands mystères purs, et la naissance même du Jour et de la Nuit”. P. Claudel, La Maison fermée. Cinq grandes Odes 22. La prudence La prudence est au nord de mon âme comme la proue intelligente qui conduit tout le bateau. Et elle regarde tout droit en avant et non point de côté ou en arrière. Car c’est en avant que nous allons. 23. Jésus. Salutis humanae sator Jesu, voluptas cordium Orbis redempti conditor Et casta lux amantium. (hymne de l’Ascension) 24. L’Esprit-Saint O Lux beatissima Reple cordis intima Tuorum fidelium. 25. Prière à la Trinité Sainte O Gott wir sind Deine Kinder im Vater, wir sind Deine Geschwister im Sohn, wir sind von Dir durchweht und durchglüht im Heiligen Geiste. Wir wollen Deine Kinder sein, wir wollen Dein Reich sein, wir wollen Deine Braut sein! O Vater, Sohn und Heiliger Geist! Aber Du weißt, wie groß der Ungehorsam Deiner Kinder, wie groß der Verrat Deines Reiches, wie die Untreue Deiner Braut! Ewiger Gott der Liebe, so laß uns durch das läuternde Feuer Deiner Liebe hindurchgehen und verbrennen, daß wir mehr und mehr umgewandelt werden; mitten in noch so großer Schuld in Deinen größeren Heiligen Geist. Gehe auf in uns, o Leben des Vaters, und Licht des Sohnes und Liebe des Heiligen Geistes! Laß Dein Leben uns ganz überwältigen! Laß Dein Licht uns ganz einnehmen, laß Deine Liebe uns ganz “mitwehen”! Sei in uns und über uns in unserer Teilnahme an Jesus Christus. Amen. O Dieu, nous sommes Vos enfants dans le Père, nous sommes Vos frères dans le Fils, nous sommes traversés par Votre souffle et Votre flamme dans l’Esprit-Saint. Nous voulons être Vos enfants, nous voulons être Votre royaume, nous voulons être Votre épouse! O Père Fils et Esprit Saint! Mais vous savez combien la désobéissance de Vos enfants et la trahison de Votre royaume et l’infidélité de Votre épouse sont grandes! Eternel Dieu d’Amour! Que le feu purifiant de Votre Amour nous pénètre et nous consume afin que nous soyons de plus en plus transformés, du sein de notre faute toujours plus grande en Votre Esprit Saint plus puissant! Venez en nous ô Vie du Père, Lumière du Fils et Amour de l’Esprit Saint! Que Votre vie nous submerge! Que Votre lumière nous pénètre! Que votre Amour nous emporte! Soyez en nous, plus haut que nous, dans notre participation à Jésus Christ.Amen. P. Przywara, Gebete, 5, pp. 13-14 26. Prière au Christ-Roi O göttliche Majestät, brennend über den Abgründen des Alls, brennend in der Glorie des Himmels, o großer Konig in der Glorie des Vaters, o großer Konig in der Glorie des Heiligen Kreuzes, wir knien vor Dir als Dein konigliches Priestertum, wir knien vor Dir in Trummern, in Aussatz, in Schande, im Nichts dieses unseres koniglichen Priestertums. Wir knien vor Dir und bekennen vor dir: wir selbst waren ungläubig, wir selbst waren voller Trotz, wir selbst waren voller Aufbegehren gegen das königliche Geheimnis Deines Heiligen Reiches. Wir haben gewollt ein Reich des Reichtums, ein Reich der Glorie, ein Reich der Macht. Das hast Du, o Herr, als der Eckstein dieses Reiches zertrümmert! Das Reich des Reichtums, das Reich der Glorie, das Reich der Macht! Wir knien in den Trümmern, wir knien in der Schande unseres Reiches. Aber, o Gott, o Heiland, o König, nun sind unsere Augen aufgetan und wir sehen das Antlitz Deines Reiches, wir sehen Dein wahres Konigsantlitz. O König im Kreuze, o König in der Dornenkrone, o Reich im Nichts, o Reich in der Schande, o Reich umsonst! O König , wir küssen die Wunden, wir küssen den Aussatz, wir küssen das Nichts Deines Reiches. Wir huldigen Dir, so wie Du König bist! Wir huldigen Dir als Dein wahres Reich: Dir mitgekreuzigt, Dir mitsterbend, Dir mitbegraben und also mit Dir Auferstehend, mit Dir auffahrend, mit Dir sitzend zur Rechten des Vaters! O Christe König, durchbrenne, durchgluhe uns ganz mit Deiner Liebe! Verschwende uns ganz in diese Deine Liebe! Laß uns Wehen sein im Wehen Deiner Liebe. Amen. O Majesté divine, brûlant au dessus des abîmes du Tout, brûlant dans la gloire du Ciel, ô grand Roi dans la gloire du Père, ô grand Roi dans la gloire de la Sainte Croix, nous nous agenouillons devant Vous dans les ruines, dans la lèpre, dans le déshonneur, dans le néant de notre royal sacerdoce. Nous nous agenouillons devant Vous et nous confessons: nous-mêmes nous étions sans foi, nous-mêmes nous étions des rebelles; nous-mêmes nous désirions contre le royal mystère de votre saint royaume. Nous avons voulu un royaume de richesse, un royaume de gloire, un royaume de puissance. Mais Vous, Seigneur, la pierre d’angle du royaume, Vous avez réduit cela en ruines! Le royaume de richesse, le royaume de gloire, le royaume de puissance! Nous nous agenouillons dans les ruines, nous nous agenouillons dans le déshonneur de notre Royaume. Mais, ô Dieu, ô Sauveur, ô Roi, maintenant nos yeux sont ouverts et nous voyons la face de Votre royaume, nous voyons votre véritable face royale. O Roi en croix, ô Roi en la couronne d’épines, ô Royaume dans le néant, ô Royaume dans le déshonneur, ô Royaume en vain! O Roi, nous baisons les plaies, nous baisons la lèpre, nous baisons le néant de Votre Royaume. Nous Vous rendons hommage, ô Roi, comme Vous êtes! Nous Vous rendons hommage, nous votre véritable Royaume: avec Vous crucifié, avec Vous mourant, avec Vous ensevelis et aussi avec Vous ressuscitant, avec Vous remontant vers le Père, avec Vous siégeant à Sa droite! O Christ Roi, consumez-nous, embrasez-nous entière- ment de Votre amour! Ensevelissez-nous entièrement dans cet amour! Faites de nous un souffle dans le souffle de Votre amour. Amen. P. Przywara, Gebete in die Zeit, N° 16, pp. 37-38 27. Prière au Sacré-Cœur O Unser Gott, wir bitten Dich, mach auf unsere Herzen, mach auf unsere Augen, mach auf unsere Ohren fur das, was Du für uns bereitest und was wir nicht verstehen. O Gott, mach auf unsere Herzen, mach auf unsere Augen, mach auf unsere Ohren fur die unendliche Weite und Länge und Große und Tiefe Deiner Erbarmungen. Denn Du bist wahrlich nicht ein Gott des wilden Gerichtes, Du bist wahrlich nicht ein Gott des grausamen Zornes, sondern Du bist der Gott des Herzens. Du bist der Gott des Herzens bis dazu, daß Du selbst das Herz sein willst, das geoffnet ist, alle Strome des Leidens, alle Strome der Qual, alle Strome der Verlassenheit in sich einzutrinken. Du bist das geoffnete Herz, das nach unserem Leid, nach unserer Qual, nach unserer Not begehrt, um sie in sich auf- zunehmen und sie umzuformen, sie umzu- brennen in Deine große und läuternde Liebe. O Gott des Herzens, o Gott des heiligsten Herzens, o Gott des durchbohrten Herzens, o Gott des ausgebluteten Herzens: Nimm unsere armen, schwachen, versagenden, stohnenden Herzen in Dich auf! Nimm uns ganz hinein in Deine Liebe, nimm uns ganz hinein in Diese Heimat, in diese heilige Heimat Deiner Liebe. O laß unser altes Beten, unser altes Singen eigenlichts wahr werden: Jesus, Dir leb’ ich, Jesus, Dir sterb’ ich, Jesus, Dein bin ich in Leben und in Tod. Amen. O Notre Dieu, nous vous prions, ouvrez nos cœurs, ouvrez nos yeux, ouvrez nos oreilles à ce que vous nous préparez et que nous ne pouvons comprendre. O Dieu, ouvrez nos cœurs, ouvrez nos yeux, ouvrez nos oreilles à l’infinie largeur et longueur et hauteur et profondeur de Vos miséricordes. Car en vérité, Vous n’êtes pas un Dieu du féroce jugement, en vérité Vous n’êtes pas un Dieu de la cruelle colère, mais vous êtes le Dieu du cœur. Vous êtes le Dieu du Cœur au point de vouloir Vous-même être le Cœur ouvert pour absorber en lui toutes les eaux de la souffrance, toutes les eaux du tourment, toutes les eaux de la déréliction. Vous êtes le Cœur ouvert qui désire notre souffrance, notre tourment, notre besoin pour les prendre sur Lui, pour les former, pour les consumer dans Votre amour immense et purifiant. O Dieu du Cœur, ô Dieu du Sacré-Cœur, ô Dieu du Cœur percé, ô Dieu du Cœur sanglant, prenez en Vous nos pauvres cœurs, faibles et timides qui se refusent. Introduisez-les dans Votre amour, introduisez-les tout entiers dans cette demeure, dans cette sainte demeure de Votre amour. O faites que devienne vraie notre vieille prière, notre vieux chant: Jésus, pour Vous je vis, Jésus pour Vous je meurs, Jésus je suis à Vous dans la vie et dans la mort. Amen. P. Przywara, Gebete in die Zeit, n° 24, pp. 56-57 28. Silence Le Père céleste a dit une seule parole: c’est son Fils. Il l’a dite éternellement et dans un éternel silence. C’est dans le silence de l’âme qu’elle se fait entendre. St Jean de la Croix, Avis et Maximes 28 bis Pour avancer dans la vertu, il est important de se taire et d’agir, car en parlant on se distrait, tandis qu’en gardant le silence et en travaillant, on se recueille. St Jean de la Croix, Avis et Maximes 29 †Que Jésus Christ crucifié seul vous suffise! 30. Silence Vous ne serez héroïque que lorsque vous serez parfaitement recueillie au fond de vous-même. Un P. (le P. Vallée) à Sr Elisabeth de la Trinité 31. L’amour véritable Amat profecto caste qui Ipsum quem amat quaerit nec aliud quidquam ipsius. St. Bernard, In Cant. Cant, serm. VII, 3, PL 183, 807 32. La pureté du cœur Sainte Marie, Mère de Dieu Gardez-moi un cœur d’enfant, pur et transparent comme une source Obtenez-moi un cœur simple qui ne savoure pas les tristesses Un cœur magnifique à se donner, tendre à la compassion Un cœur fidèle et généreux, qui n’oublie aucun bien et ne tienne rancune d’aucun mal; Faites-moi un cœur doux et humble, devant votre divin Fils; Un cœur grand et indomptable, qu’aucune ingratitude ne ferme, qu’aucune indifférence ne lasse. Un cœur tourmenté de la gloire de Jésus-Christ, de son amour; Et dont la plaie ne guérisse qu’au ciel. L. de Grandmaison 33. Prière “Un prêtre, c’est un homme qui retombe en prière dès qu’il le peut”. P. Lyonnet s.j. 34. Être Celui qui porte des parfums se trahit malgré lui par leur odeur, et celui qui a l’Esprit du Seigneur se reconnaît à ses paroles et à son humilité. 34bis Comme les œufs couvés finissent par éclore, ainsi les pensées cachées se trahissent dans les actes. St Jean Climaque, Dieu vivant, n° 15, p. 45 35. Amour de Jésus Détournez-les, vos yeux, mon Bien Aimé! (Cantique, st. XIII) Revenez vers moi, je suis Celui qui cherche votre amour blessé! Moi-même, blessé par votre amour, j’accours comme le cerf, je commence à me découvrir à vous en votre haute contemplation, et l’amour qui vous y entraîne me donne une impression de joie et de rafraîchissement. St Jean de la Croix, p. 83 Hornaert 36. La Très Sainte Vierge dans le recueillement Après Jésus-Christ sans doute, à la distance qu’il y a de l’infini au fini, il est une créature qui fut aussi la grande louange de gloire de la Sainte Trinité. Elle répondit pleinement à l’élection divine dont parle l’Apôtre: Elle fut toujours pure, immaculée, irrépréhensible aux yeux du Dieu trois fois saint. Son âme est si simple, les mouvements en sont si profonds que l’on ne peut les surprendre. Elle semble reproduire sur la terre cette vie qui est celle de l’Etre divin, l’Etre simple. Aussi est-elle si transparente, si lumineuse, qu’on la prendrait pour la lumière. Pourtant elle n’est que le miroir du soleil de justice: speculum justitiae. “La Vierge conservait ces choses en son cœur”. Toute son histoire peut se résumer en ces quelques mots: c’est en son cœur qu’elle vécut à une telle profondeur qu’aucun regard ne peut la suivre. … Cette Reine des Vierges est aussi Reine des martyrs; mais c’est en son cœur que le glaive la transperça, car chez Elle tout se passe au dedans. Sœur Elisabeth de la Trinité en La Doctrine spirituelle de… par M.M. Philipon OP, p.190 37. La Très Sainte Vierge modèle d’humanité Elle est à part, elle forme un univers à elle toute seule, l’univers de l’humanité intacte. Elle a été tellement rachetée que le péché ne l’a même pas effleurée. Elle a été comme une fille d’homme, mais sans péché. Elle est l’Immaculée, c’est à dire la créature étrangère au mal, la Panagia. Si le Christ, qui la rachète, est l’image parfaite du Dieu invisible, elle est l’image parfaite de l’humanité divinisée. Tout ce que nous pouvons désirer pour une créature, ce comble et ce miracle de beauté, de pureté, de sainteté, dont nous avons la nostalgie, tout cela est réalisé dans la Vierge avec une plénitude qui n’a d’autre mesure que l’Amour Infini. Inviolata, integra et casta: voici enfin, jailli du sein de l’humanité déchue, l’être absolument neuf, sans souillure, joyeux comme le Paradis, l’être tellement racheté, qu’il est par soi-même la promesse et le gage de la Rédemption. Le problème de l’homme est résolu dans Celle qui s’avance comme l’aurore et l’on comprend la parole de l’homme du Paradis perdu, je veux dire de Péguy: “Pour moi, tout tourne autour de l’Immaculée Conception”. A. Mouroux, Le Sens chrétien de l’Homme, p. 244 38. Apostolat de la Prière. Juvatur etiam proximus sanctis desideriis et orationibus in Dei conspectu pro universa Ecclesia, ac pro iis praesertim, qui majoris sunt momenti ad ejus universale bonum, effusis; ac pro amicis etiam et bene de nobis meritis viventibus et vita functis; sive postulent ipsi, sive non postulent; ac pro illis, in quorum auxilium peculiariter ipsi et reliqui de Societate in variis locis inter fideles et infideles incumbunt, ut, Deus omnes ad gratiam suam excipiendam per debilia hujus minimae Societatis instrumenta disponere dignetur. Constitutiones, VIIa Pars, c.IV Quibus in rebus Domus et collegia Societatis proximum adjuvent 39. Louange de la Très Sainte Trinité. Kyrie, fons bonitatis, Pater ingenite, a quo bona cuncta procedunt, eleison Kyrie, qui pati Natum, mundi pro crimine, ipsum ut salvaret misisti, eleison Kyrie, qui septiformis das dona Pneumatis, a quo coelum terra replentur, eleison Christe unice, Dei Patris genite, quem de Virgine nasciturum, mundo mirifice, sancti praedixerunt Prophetae, eleison Christe hagie, coeli compos regiae, melos gloriae cui sempre adstant pro numine, Angelorum decantat apex, eleison Christe coelitus, adsis nostris precibus, pronis mentibus quem in terris devote colimus, ad Te pie Jesu, clamantes, eleison Kyrie, Spiritus alme, cohaerens Patri Natoque, unius usiae consistendo flans ab utroque, eleison Kyrie, qui baptizato in Jordanis unda Christo effulgens specie columbina apparuisti, eleison Kyrie, ignis divine, pectora nostra succende, ut digne pariter proclamare possimus semper, eleison. In Festo Sanctissimae Trinitatis Litania cum tropis ex veteribus Gradualibus, Variae preces – Solesme 1901 40. Jésus. Jésus, notre vie inséparable. St Ignace aux Ephésiens, 3,2 41. Action de grâces. Souverain Dieu tout puissant, Père juste et saint, roi du ciel et de la terre nous vous rendons grâces par votre Fils unique et votre Esprit Saint, d’avoir créé les êtres spirituels et corporels, et de nous avoir faits à votre image et ressemblance. Nous vous rendons grâces de nous avoir créés par votre Fils, de l’avoir lui-même fait naître de la glorieuse et bienheureuse Vierge Marie, et de nous avoir rachetés par sa croix, sa mort et son sang. Et parce que tous, misérables et pécheurs, nous ne sommes pas dignes de vous appeler par votre nom, nous demandons humblement que Notre Seigneur Jésus-Christ, votre Fils bien-aimé, vous rende grâces, avec le Saint Esprit Consolateur pour tous vos bienfaits: Alleluia! Et vous glorieuse et bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu, toujours Vierge… Vous tous, saints présents, passés et à venir, nous vous supplions humblement de rendre grâces au Dieu souverain, à son Fils très cher, Notre Seigneur Jésus Christ, et au Saint Esprit Paraclet, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il! Alleluja Saint François d’Assise, c.XXIII de la Règle de 1221 Omer Englebert, Vie de St François, p. 283 42. Prière à la Très Sainte Vierge. Oh igitur femina ab omnibus et super omnia benedicta Tu nobilitas et praeservatio humani generis Tu meriti latitudo et consummata potestas omnium creatorum Tu unica Mater Dei Tu Domina universi Regina mundi Tu dispensatrix omnium gratiarum Tu consummatio universi et Ecclesiae sanctae decor Tu nostra satisfactio digna coram Largitore cunctorum bonorum Tu omnium virtutum, donorum et gratiarum incomprehensibilis magnitudo, Tu praeelectum et dignissimum vasculum a primo Artefice fabrifactum, essentiae Dei capax Tu templum Dei Tu hortus deliciarum Tu exemplum omnium bonorum, et totius salutis radix et ornamentum Tu porta coeli, laetitia Paradisi, et ultra quam dici possit, gloria Summi Dei Vere balbutiando has laudes et excellentias tuas enumeravimus, sed tuam immensam dulcedinem suppliciter exoramus, Tu supple benignitate tua insufticientias nostras, ut Te digne laudare possimus per infinita saecula saeculorum. Amen. St Bernardin de Sienne 43. Lucerna ardens et lucens Jo V, 35. Jean n’était pas la lumière mais le flambeau, car il était illuminé afin de rendre témoignage à la lumière, voie vers le Christ. De ce flambeau, il est dit au Psaume 131,17: “Je préparerai un flambeau pour mon Christ”. En lui était un amour ardent et brûlant; il dit ardent: car il y en a qui sont des flambeaux uniquement quant à leur charge, mais sont éteints quant à l’amour. Car, comme le flambeau ne peut resplendir s’il n’est allumé par le feu, ainsi le flambeau spirituel ne resplendit pas s’il n’est ardent et enflammé du feu de la charité. Et c’est pourquoi l’ardeur est indiquée avant l’illumination car par l’ardeur de la charité est donnée la connaissance de la vérité. Ci-dessous 14,23; “Si quelqu’un m’aime, il gardera mon commandement et mon Père l’aimera et nous viendrons à lui, et nous établirons notre demeure chez lui”; 15,15: “Je vous ai appelés mes amis parce que tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître”. Eccl 2,20: “Vous qui craignez Dieu, aimez-le et vos cœurs seront illuminés”. Car le feu a deux effets: il brûle et il illumine. Or l’ardeur du feu signifie la dilection sous trois aspects: Parce que le feu, entre tous les corps, est le plus actif, de même, la ferveur de la charité, en tant que rien ne peut supporter son élan: “La charité du Christ nous presse” (II Cor 5,14) Comme le feu, parce qu’il est le plus sensible, met en effervescence, ainsi la charité produit-elle le désir jusqu’à ce qu’on ait atteint le but: “Ses lampes sont des lampes de feu et de flammes” (Cant 8,6) Comme le feu élève, ainsi la charité en tant qu’elle nous unit à Dieu: “Qui demeure dans la charité, demeure en Dieu et Dieu en lui” (1 Jo 4,16). Il était aussi un flambeau illuminant. D’abord par la connaissance intérieure de la vérité: “Yahweh te remplira de clartés” (Is 58,11); c’est à dire te fera resplendir. Ensuite par la prédication extérieure: “Parmi eux vous brillez comme des lumières dans le monde, portant le Verbe de Dieu” (Phil 2,15). Enfin par la manifestation du bien: “Que votre lumière brille devant les hommes afin qu’ils voient vos bonnes œuvres” (Matt 5,16). Saint Thomas, In Joannem, c.5, lect.VI 44. La Vérité vous libèrera Jo VIII, 32 “Vous connaîtrez la vérité”, c’est à dire la vérité de la doctrine que je vous enseigne. Ci-dessous 18,37: “je suis et je suis venu pour ceci: rendre témoignage à la vérité. Aussi de la grâce que je fais: Ci dessus, 8,17: “la grâce et la Vérité ont été faites par Jésus Christ”. La grâce de la vérité se dit en comparaison des figures de l’ancienne loi. De même la vérité de l’éternité en laquelle je demeure. Ps 118,89: Ton verbe, Seigneur, demeure pour l’éternité, ta vérité de génération en génération. Mais la plus grande chose est l’acquisition de la liberté qu’effectue la connaissance de la vérité dans les fidèles. D’où il dit: “la Vérité vous libèrera”. Libérer, ici, n’implique pas qu’on évite toute contrainte comme l’indique le latin, mais dit proprement: faire libre. Et ceci de trois manières: la vérité de la doctrine libèrera de l’erreur; Prov 7,7: “ma langue méditera la vérité, et mes lèvres détesteront l’impie”; la vérité de la grâce libèrera de la servitude du péché. Rom 8,2: “La loi de l’esprit de vie dans le Christ Jésus, me libèrera de la loi du péché et de la mort”; mais la vérité de l’éternité, dans le Christ Jésus nous libèrera de la corruption:. Rom 9,21 “La créature même sera libérée de la servitude de la corruption” (in Jo, c.VIII, lect IV, N°1). 45. Prière à saint Ignace. Impetra nobis, Beatissime Pater, Imprimis familiaritatem cum Deo, deinde splendorem caritatis ac verae humilitatis, animae libertatem ac eximiam probitatem. Tandem animi magnitudinem ac fortitudinem ad infirmitatem multorum ferendam; et res magnas ad majorem Dei gloriam aggrediendas. Amen. (Ex parte nona Constitutionum) 46. La vie de l’esprit. La mission du Saint Esprit est de nous donner la vie de l’esprit, vie supérieure à la vie simplement active, et même à la vie seulement contemplative. Dans cette vie, nous ne faisons pas que vivre une vie spirituelle et contemplative, nous enseignons les autres et leur révélons le sens spirituel de la vie. La charité s’allume dans les cœurs et se répand pour sauver le prochain et le mener à la perfection. P. Nadal, Journal spirituel, p.722 46bis. Est spiritus Societatis claritas quaedam occupans et dirigens. p. 620 47. Le sens du Christ. Nous estimons qu’il y a une manière d’enseigner toutes choses selon le Christ. P. Lyonnet, Ecrits spirituels 48. Grandeur d’âme. “Il n’est de tendresse profonde que des âmes fortes et grandes. C’est à leur haute manière, qui élève ceux qu’elle enveloppe, que Marie [de l’Incarnation aima. don Jamet, Introduction au “Témoignage”, p.XXI 49. Amour de la Trinité. “Dieu ne nous a pas donné le monde, mais la sainte Trinité pour notre rassasiement”. St Augustin 50. Amour des pauvres. “Christus pascit et pascitur”. St Léon 51. La mort. “Deum videre cupiens, vidit”. épitaphe au cimetière de Domitille 52. Beauté de Jésus. “J’espère que je vous verrai en votre double beauté divine et humaine, en la splendeur des Saints, au jour de votre venue. Vous, mon Bien-Aimé, qui pour l’amour des hommes, vous êtes fait homme et rendu accessible pour faire les hommes dieux par participation!”. Marie de l’Incarnation, Témoignage, p.246 53. Simplicité. “Le plus intime de mon expérience n’a pas été en ma puissance. C’est en partie ce qui me donne de la répugnance d’écrire de ces matières, quoique ce soient mes délices de ne point trouver de fond dans ce grand abîme et d’être obligée de perdre toute parole en m’y perdant moi-même. Plus on vieillit, plus on est incapable d’en écrire, parce que la vie spirituelle simplifie l’âme dans un amour consommatif, en sorte qu’on ne trouve plus de termes pour en parler”. Marie de l’Incarnation, Témoignage, p.277 54. Jésus. A Bonn, sur les bords du Rhin, un chirurgien allait opérer un campagnard atteint d’un cancer à la langue. Il faut vous résigner, dit le chirurgien, à la pensée qu’après l’opération vous ne pourrez plus parler. Si vous avez un désir à exprimer faites-le. Songez bien que c’est la dernière parole de votre vie. Après l’opération, vous demeurerez muet. Tous attendaient anxieux. Le paysan courba un instant la tête: soudain, ces mots sortirent de ses lèvres: “Loué soit le Christ Jésus”. 55. La mort en Dieu. “Il est bon de me coucher du monde en Dieu, pour me lever en Lui”. St Ignace d’Antioche aux Romains II,2 56. Beauté de Jésus. Que vous êtes beau pour vos Anges, Seigneur Jésus, dans la forme de Dieu, au jour de votre éternité, engendré dans les splendeurs des saints avant l’étoile du matin, Vous, splendeur et figure de la substance du Père, clarté sans fin et jamais obscurcie de la vie éternelle! Que vous avez de charme pour moi, mon Seigneur, dans l’apparition de votre beauté! Lorsqu’en effet, vous vous êtes anéanti, lorsque vous avez dépouillé de ses rayons naturels cette lumière, alors a resplendi plus vivement votre bonté, alors votre charité a éclaté plus librement, alors ont paru plus brillants les rayons de votre grâce. Comme vous vous levez plus radieuse pour moi étoile de Jacob! Comme vous vous épanouissez, fleur de la racine de Jesse! Quelle joyeuse lumière, venue de l’Orient, m’a visité dans les ténèbres. Saint Bernard, 45ème Sermon sur le Cantique, 9 57. Beauté de Jésus. “Que Notre Seigneur a bien fait de baisser les yeux pour nous donner son portrait. Car puisque les yeux sont le miroir de l’âme, si nous avions entrevu son âme, nous en serions mortes de joie”. Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, Novissima Verba, p.118 58. Amour de Dieu. “Je ne me repens pas de m’être livrée à l’Amour”. Novissima verba, p.194 59. Beauté de l’âme. Le don d’intelligence apparaît ainsi comme une arme contre la foule de nos ennemis, un refuge contre les passions bouillonnantes et contre les épines des affections insurgées. En sorte que l’âme aimée de Dieu est vraiment “comme un lys parmi les épines”; et c’est à peine si on peut la toucher sans qu’elle saigne”. Jean de Saint Thomas, Les dons du Saint Esprit, p. 113 60. Le prêtre. Le prêtre c’est le Christ continuant dans un homme de prier, d’aimer, d’annoncer l’Evangile, de se sacrifier. Quand vous voyez un prêtre, pensez à Notre Seigneur. Le curé d’Ars 61. Amour de Jésus. Mon Jésus! Mettez tant d’amour dans mon cœur qu’un beau jour il se brise pour aller à Vous. Sainte Bernadette 62. L’homme et Dieu. “Ma fille, tu es celle qui n’est pas, et je suis Celui qui suis”. N.S. à Sainte Catherine de Sienne Vie par Joergensen, p.68 63. La foi. Je sais où coule et chante la fontaine Malgré la nuit. S. Jean de la Croix, Poèmes 64. Silence. “En Nazareth, ce n’est que silence, mais ce n’est que grandeur”. Bérulle 65. Confiance. “C’est la confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à l’amour”. Ste Thérèse de l’Enfant Jésus lettre du 17 Sept. 1896 66. Le don à Jésus. Jésus, pour ton amour j’ai prodigué ma vie, Mon avenir Aux regards des mortels, rose à jamais flétrie Je dois mourir … Pour toi, je dois mourir, Jésus, beauté suprême Oh! Quel bonheur! Je veux en m’effeuillant, te prouver que je t’aime De tout mon cœur. Ste Thérèse de l’Enfant-Jésus 67. Le jugement. “Nous serons jugés par Celui que nous aurons aimé par-dessus toutes choses”. Ste Thérèse d’Avila 68. La table des pécheurs. “Seigneur, votre enfant l’a comprise, votre divine lumière! Elle vous demande pardon pour ses frères incrédules, elle accepte de manger aussi longtemps que vous le voudrez le pain de la douleur et ne veut point se lever de cette table remplie d’amertume mangent les pauvres pécheurs avant le jour que vous avez marqué. Mais aussi ne peut-elle pas dire en son nom, au nom de ses frères coupables: “Ayez pitié de nous, Seigneur, car nous sommes de pauvres pécheurs! O Seigneur, renvoyez-nous justifiés! Que tous ceux qui ne sont pas éclairés du lumineux flambeau de la foi le voient luire enfin! O Jésus! S’il faut que la table souillée par eux soit purifiée par une âme qui vous aime, je veux bien y manger, seule, le pain de l’épreuve jusqu’à ce qu’il vous plaise de m’introduire dans votre lumineux royaume; la seule grâce que je vous demande c’est de ne jamais vous offenser”. Ste Thérèse de l’Enfant Jésus (autographe de l’Histoire d’une âme, C.147-148) 69. Amour de Jésus. “En regardant la Sainte Face, j’ai pleuré d’amour”. Ste Thérèse de l’Enfant Jésus, Novissima Verba, p.119 70. Les dons de Dieu. “Avec une humble et sainte présomption, que les âmes arrivées à l’union divine se tiennent en haute estime, qu’elles aient sans cesse devant les yeux le souvenir des bienfaits reçus et se gardent bien de croire faire acte d’humilité en ne reconnaissant pas les grâces de Dieu. N’est-il pas clair qu’un souvenir fidèle des bienfaits augmente l’amour envers le bienfaiteur? Comment celui qui ignore les richesses dont il est possesseur pourra-t-il en faire part et les distribuer avec libéralité?” Sainte Thérèse d’Avila 71. La recherche de Dieu. Cherchez Dieu. Cherchons-le jusqu’à le trouver; cherchons-le une fois trouvé. Pour qu’on le cherche jusqu’à le trouver, il est caché; pour qu’on le cherche une fois trouvé, il est sans limite. Car de qui le cherche il rassasie la capacité et de qui le trouve il accroît la capacité de sorte qu’à nouveau celui-là cherche à être comblé. S. Aug., In Jo. Ev., 63,1 71b. Qui est aimé est recherché même présent aussi longtemps que l’amour persistant se met en peine qu’il ne devienne absent. De vient que celui qu’on aime, même au moment où on le voit, sans se lasser, toujours, on veut l’avoir présent: toujours on cherche sa présence. In Ps, 104, 3 72. † L’amour de la Croix. “O âmes qui désirez cheminer en assurance et avec consolation parmi les choses de l’esprit, si vous saviez combien il vous convient de pâtir et de souffrir pour parvenir à cette assurance et à cette consolation et comment sans cela l’âme ne peut parvenir à ce qu’elle désire, mais que plutôt elle retournera en arrière vous ne chercheriez en aucune façon à recevoir consolation, ni de la part de Dieu, ni des créatures; au contraire vous porteriez votre croix, et attachés à elle, vous voudriez être abreuvées de fiel et de pur vinaigre, et estimeriez cela un grand bonheur, voyant comment, mourant ainsi au monde et à vous-mêmes, vous vivriez à Dieu avec délectation d’esprit”. St Jean de la Croix, Vive Flamme, II, 5 pp.1007-1008 73. Jésus Crucifié. Le P. Balthazar Alvarez disait qu’il n’estimait avoir rien fait dans la vie spirituelle jusqu’à ce qu’il eût imprimé dans son cœur Jésus crucifié. P. Lallemant, p. 359 74. La Croix. “On goûte les fruits de la croix sans sortir de la croix”. Marie de l’Incarnation, Lettre Oct.1643 à son fils 75. Homines mundo crucifixos et quibus mundus ipse sit crucifixus; homines, inquam, novos, qui suis se affectibus exuerint ut Christum induerent sibi mortuos ut justitiae viverent; qui, ut divus Paulus ait, in laboribus, in vigiliis, in jejuniis, in castitate, in scientia, in longanimitate, in suavitate, in Spiritu Sancto, in caritate non ficta, in verbo veritatis, se Dei ministros exhibeant; et per arma justitiae, a dextris et a sinistris, per gloriam et ignobilitatem, per infamiam et bonam famam, per prospera denique et adversa, magnis itineribus ad coelestem patriam et ipsi contendant et alios etiam quacumque possent ope studioque compellant maximam Dei gloriam semper intuentes. (Summa et Scopus constitutionum) 76. † La Croix et la Paix. Les croix, transformées dans les flammes de l’amour, sont comme un fagot d’épines que l’on jette au feu et que le feu réduit en cendres. Les épines sont dures mais les cendres sont douces. La croix! La croix! Faire perdre la paix? C’est elle qui donne la paix au monde; c’est elle qui doit la porter dans notre cœur. Toutes nos misères viennent de ce que nous ne l’aimons pas. C’est la crainte des croix qui augmente la croix. Une croix portée simplement sans ces retours de l’amour-propre qui exagèrent les peines, n’est plus une croix. Saint Jean-Marie Vianney 77. Amour et connaissance. “Dum enim audita supercaelestia amamus, amata jam novimus, quia amor ipse notitia est”. Saint Grégoire, In Ev. Hom., 27,4. PL 76,1207a 78. † Folie de la Croix. “Je veux aller courir parmy le monde Où je vivray comme un enfant perdu”. J.J. Surin, Cantiques spirituels 79. Le pauvre devant Dieu. “La prière est la richesse du pauvre”. Pasteur d’Hermas 80. Le prêtre. Un prêtre qui soit vraiment prêtre et qui apporte ce qu’il doit donner: Jésus-Christ dans un être d’homme qui s’est consacré à Lui. P. Laplace, La Femme et la vie consacrée, p. 291 81. Appel de Dieu. Il y a des âmes qui pressées par Dieu d’entrer dans le chemin de la perfection, si elles cessent d’être ferventes, ne peuvent garder le juste milieu et tombent dans l’extrême du péché. Domingo Bañez (remarque de la censure sur la Vie de sainte Thérèse) 82. Courage et fidélité. “La culture morale commence toute petite dans l’instant du courage, puis elle s’épanouit dans les moissons d’or de la fidélité”.