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Antologia spirituale
Questo
testo
è
la
trascrizione
fedele,
anche
per
quanto
riguarda
la
disposizione
grafica,
del
contenuto
di
un
quaderno
nero
a
righe
intitolato
Anthologie
spirituelle.
Notes
personnelles
e
firmato:
f.
Bernard
sj.
Fu
iniziato
qualche
anno
dopo
l’ingresso
di
Charles
André
Bernard
nella
Compagnia
di
Gesù,
per
cui
si
definisce
“fratello”,
presumibilmente
intorno al 1948, dopo aver iniziato gli studi di filosofia, quando aveva già cambiato scrittura, assumendo quella che tutti hanno conosciuto.
La
scelta
delle
citazioni
parla
da
sola;
si
riconosce
la
presenza
di
un
certo
numero
di
autori
che
P.
Bernard
ha
continuato
a
frequentare,
a
studiare
e
a
approfondire
durante
tutta
la vita.
Il
testo
è
stato
trascritto
da
suor
Maria
dell’Eucaristia,
una
carmelitana
francese
del
Carmelo
Sacro
Cuore
“Tre
Madonne”
a
Roma,
dove
P.
Bernard,
dal
1979,
è
andato
ogni
quindici giorni a tenere delle conferenze spirituali.
ANTHOLOGIE SPIRITUELLE
Notes personnelles
f. Bernard sj
1. Osculetur me osculo oris sui
D’où
vient,
ô
pauvre
petite
âme,
enfouie
dans
cette
lourde
matière,
noyée
dans
la
pesante
masse
du
corps,
toi
qui
dans
l’ordre
des
substances
intellectuelles
tiens
la
même
place
que
la
matière
première
dans
l’ordre
physique,
d’où
te
vient
cette
présomption
ou
cette
audace,
ou
même
cette
assurance
de
demander
un
baiser
à
celui
que
craignent
1e
ciel, la terre et la mer, devant qui tremblent les plus élevés des anges, et s’inclinent les puissances cosmiques?
Réponse
de
l’âme:
–
Pourquoi
m’écarter
de
la
vue
de
mon
époux?
Pourquoi
m’interdire
son
étreinte?
Pourquoi
me
détourner
de
son
entretien?
Pourquoi
exiger
des
raisons
pour
ce
qui
transcende
la
raison?
Ignores-tu
que
l’ardeur
da
la
charité
n’est
pas
tenue
à
la
loi
commune?
Ne
sais-tu
pas
que,
tout
comme
l’excellence
de
cet
époux
excède
toute
mesure, sa condescendance est absolument infinie? Sa charité et sa bonté sont-elles inférieures à la majesté?
Réponse:
–
N’es-tu
pas
ivre,
toi
qui
parles
ainsi?
N’es-tu
pas
du
moins
retenue
par
la
honte?
La
discrétion
n’est-elle
pas
la
mère
qui
dirige
les
vertus?
Et
sans
elle,
la
charité
même court au précipice.
L’âme:
–
Oui,
je
suis
ivre,
enivrée
par
cette
nourriture
et
cette
boisson
dont
on
va
dire:
“mangez,
amis,
et
buvez;
enivrez-vous,
bien-aimés…
Ecoute
en
outre
ce
que
dit
l’expert
en
ces
matières,
le
doux
saint
Bernard:
oh!
Quelle
est
la
force
de
l’amour!
Quelle
confiance
dans
l’esprit
de
liberté.
Je
suis
porté
par
le
désir,
et
non
conduit
pas
la
raison.
Ne
pense
pas
qu’il
y
ait
présomption
là
où
règne
et
domine
l’affection.
La
pudeur
nous
retient,
mais
l’amour
va
plus
loin…C’est
pourquoi
je
te
réponds
qu’en
la
matière,
la
discrétion
est d’être indiscret.
…”Osculetur me osculo oris sui”.
St. Denys le Chartreux. In canticis, art. IV, 1
2. Action de grâces
Parole de sainte Claire mourante: “Mon Dieu, je Te remercie de m’avoir créée”.
3. Amour de Jésus
“Il est mort. J’aime mieux qu’on le représente mort, parce que je pense qu’il ne souffre plus”.
Ste Thérèse de Lisieux. Novissima Verba
4. † La Croix.
Salve Crux! O crux admirabilis, o Crux desiderabilis!
O crux diu desiderata, sollicite amata, sine intermissione quaerita
O bona crux!
Securus et gaudens venio ad te
Suscipe discipulum Ejus qui pependit in te, magister meus Christus
Accipe me ab hominibus et redde me magistro meo
Ut per te me recipiat qui per te me redemit.
(Fragments tirés de l’office de St André)
5. † La Croix.
“Beaucoup connaissent la Croix, mais peu connaissent l’onction”.
(St. Bernard)
6. La Nuit obscure
I. Par une nuit obscure
Ardente d’un amour plein d’angoisses
Oh! L’heureuse fortune!
Je sortis sans être vue
Ma maison étant désormais en paix.
II. A l’obscur et en assurance
Par l’échelle secrète, déguisée
Oh! L’heureuse fortune!
A l’obscur et en cachette
Ma maison étant désormais en paix.
III. Au sein de la nuit bénie
En secret – car nul ne me voyait,
Ni moi je ne voyais rien. –
Sans autre lueur ni guide
Hors celle qui brûlait en mon cœur.
IV. Et celle-ci me guidait
Plus sûre que celle du midi;
Où Celui-là m’attendait,
Que je connaissais déjà,
Sans que nul en ce lieu parût.
V. O nuit! Toi qui m’as guidée
O nuit. Plus que l’aurore aimable
O nuit! Toi qui as uni
L’Aimé avec son Aimée
L’Aimée en son Aimé transformé
VI. Sur mon cœur couvert de fleurs
Qui se gardait, entier, pour lui seul,
Il resta là – endormi –
Et moi je le caressais
L’éventant de l’éventail des cèdres.
VII. L’air qui soufflait du créneau –
Quand je lui caressais les cheveux –
De sa main sereinement
Venait me blesser au cou
Et tenait en suspens tous mes sens.
VIII. Je me tins coi; dans l’oubli
Le visage penché sur l’Aimé
Tout cessa. Je restai là
Abandonnant mon souci
Parmi les fleurs des lis, oublié.
(S. Jean de la Croix – trad. P. Cyprien de la Nativité)
7. Le Cantique spirituel
L’épouse
I. Où T’es-Tu caché,
Toi qui me laissas dans les gémissements?
Pareil au cerf,Tu as fui,
M’ayant navrée… après Toi
]e sortis, criant, et Tu étais parti!
II. Pâtres qui vous en irez
Là-bas, jusqu’ au sommet, par les bergeries,
Si vous voyez d’aventure
Le Mieux-Aimé, dites-Lui
Que dolente suis et peineuse et mourante.
III. En quête de mes amours,
]e m’en irai par ces monts et ces rivages.
Point ne cueillerai de fleurs,
Les fauves point ne craindrai
Et je passerai les forts et les frontières.
IV. O forêts, sombres bosquets,
Qui fûtes plantés par la main de l’Ami,
Pâturage verdoyant,
O pré de fleurs émaillé,
Dites-moi s’Il passa parmi vous.
Les créatures
V. En répandant mille grâces,
Il a passé par ces bois en grande hâte;
Posant sur eux son regard,
D’un reflet de son visage,
Il les laissa tout revêtus de beauté.
L’épouse
VI. Las, qui pourra me guérir?
Achève de Te livrer sans feinte aucune.
Ne veuille plus désormais
M’envoyer de messagers
Qui ne savent me dire ce que je veux.
VII. Tous ceux qui sont de Ta suite
Me vont rapportant mille grâces de Toi.
Tous davantage me navrent
Et mourante je demeure
D’un je ne sais quoi par eux balbutié.
VIII. Mais comment peux-tu survivre,
O ma vie, en ne vivant pas où tu vis,
Quand déjà il te faudrait
Mourir sous le coup des flèches
De ce qu’en ton cœur tu conçois de l’Aimé ?
IX. Que ne guéris-Tu ce cœur,
Puisque c’est de Toi qu’il a reçu sa plaie?
Et me l’ayant dérobé,
Pourquoi le laisser ainsi
Et ne pas emporter le vol que Tu fis?
X. Éteins mes impatiences,
Puisque d’y mettre fin nul n’a le pouvoir
Et puissent mes yeux Te voir
Puisque Tu es leur lumière,
Et c’est pour Toi seul que je les veux garder.
XI. Découvre-moi Ta présence,
Que la vision de Ta beauté me tue!
Qui pour l’amour est en peine
Guérir ne peut, Tu le sais,
Qu’en présence du visage de l’Aimé.
XII. O fontaine cristalline,
Si dans le miroir de tes eaux argentées,
Tu me laissais voir soudain
Les yeux que sans fin je cherche
Et que je garde à l’ébauche en mon cœur.
XIII. Éloigne-les, mon Aimé.
Voici que je m’envole. L’Epoux Reviens, colombe,
Car sur le sommet des monts
Apparaît le cerf blessé,
Savourant la brise fraîche de ton vol.
L’épouse
XIV. En mon Aimé j’ai les monts,
Les solitaires et ombreuses vallées,
Les îles prodigieuses,
Les fleuves au bruit puissant,
Le sifflement des vents porteurs de l’amour.
XV. Et j’ai la nuit accoisée;
Qui laisse deviner l’éveil de l’aurore,
Le concert silencieux,
La solitude sonore,
Le souper qui recrée et qui énamoure.
XVI. Notre lit est tout fleuri,
Environné de cavernes de lions,
Teint d’une teinture pourpre,
Édifié dans la paix,
De mille écus d’or portant une couronne.
XVII. A la quête de ta trace
Les jeunes filles courent sur le chemin
Sous le choc de l’étincelle,
Du vin aromatisé
Comme des parfums nés d’un baume divin.
XVIII. Dans le secret du cellier
De mon Aimé j’ai bu et quand je sortis,
Parmi toute cette plaine
Plus ne savais chose aucune
Et je perdis le troupeau jadis suivi.
XIX. Là, son cœur Il me donna;
Il m’apprit une savoureuse science.
Moi je me donnai vraiment
A Lui, sans rien excepter,
Et là je Lui promis d’être son épouse.
XX. Mon âme s’est employée
Avec son domaine entier à son service.
Je ne pais plus de troupeau,
D’autre office je n’ai plus,
Je n’ ai plus d’ autre œuvre que celle d’aimer.
XXI. Que si donc au pré public
De ce jour, nul ne me voit, nul ne me trouve,
Dites que je suis perdue
Et qu’allant énamourée
Je me suis faite perdante et j’ai gagné.
XXII. D’émeraudes et de fleurs
– Moisson faite dans les fraîches matinées –
Nous tresserons des guirlandes
Que Ton amour fleurira
Et qu’un de mes cheveux entrelacera.
XXIII Un seul cheveu seulement
Que sur mon cou Tu as regardé voler:
Tu regardas sur mon cou
Et Tu restas pris en lui
Et par un seul de mes yeux Tu Te navras.
XXIV Lorsque Tu me regardais
C’est leur grâce qu’en moi Tes yeux imprimaient,
Pour ce, Tu me chérissais
Et pour ce, méritaient-ils,
Les miens, d’adorer ce qu’ils voyaient en Toi.
XXV. Ne me méprise donc plus;
Si Tu m’as trouvé le teint brun, maintenant
Tu peux bien me regarder
Puisque Tu m’as regardée
Et que Tu laissas en moi grâce et beauté.
XXVI. Chassez-nous les renardeaux
Car notre vigne est déjà toute fleurie,
Cependant qu’avec des roses
Nous serrerons une pigne
Et que sur la montagne nul ne paraisse.
XXVII. Arrête, Aquilon de mort,
Viens Auster, Toi qui réveilles les amours,
Viens souffler par mon jardin
Et que ses parfums s’épandent
Et l’Aimé se nourrira parmi les fleurs.
L’Epoux
XXVIII. Et l’Epouse a pénétré
Dans le jardin charmeur qu’ elle désirait.
Elle repose enivrée,
Tandis que son cou se penche
Appuyé sur les doux bras du Bien-Aimé.
XXIX. C’est à l’ombre du pommier
C’est là que Je reçus ta promesse et là
Que Je te donnai la main;
Et tu retrouvas l’ honneur
Là où ta mère en malheur était tombée.
XXX. Oiseaux qui légèrement
Vous envolez, lions, cerfs, daims bondissants,
Rivages, monts et vallées,
Ondes, souffles et ardeurs
Et craintes qui faites les nuits sans sommeil.
XXXI. Par les lyres caressantes,
Et le chant des sirènes, Je vous conjure:
Que s’apaisent vos colères
Et ne touchez pas au mur,
Pour que l’Épouse trouve un sommeil plus sûr.
L’épouse
XXXII. O vous, nymphes de Judée,
Tandis que parmi les fleurs et les rosiers
L’ambre donne son parfum,
Demeurez dans les faubourgs
Et veuillez ne point toucher à notre seuil.
XXXIII. Cache-Toi, mon doux Ami
Vois – le visage tourné vers les montagnes –
Et veuille ne point le dire
Mais regarde les compagnes
De celle qui va par les îles étranges.
L’Epoux
XXXIV. La colombe toute blanche
Avec le rameau dans l’arche est retournée;
Et la tourterelle enfin
Sur les rives verdoyantes
A trouvé le compagnon tant désiré.
XXXV. Solitaire elle vivait,
Et en solitude, elle a posé son nid
Et la guide en solitude,
Solitaire, son Ami
Lui aussi navré d’amour, en solitude.
L’épouse
XXXVI. Mon Ami, soyons en joie
Et allons-nous-en nous voir en Ta beauté
Au mont ou à la colline
Où l’eau pure vient jaillir
Et pénétrons plus avant dans l’épaisseur.
XXXVII. Bientôt alors nous irons
Dans les cavernes très hautes de la pierre:
Elles sont si bien celées!
C’est là que nous entrerons
Et nous y goûterons le moût des grenades.
XXXVIII Et là Tu me montrerais
Ce que mon âme désirait instamment
Et là Tu me donnerais
Bientôt, Toi qui es ma vie,
Ce que l’autre jour déjà Tu me donnas
XXXIX. Et c’est le souffle de l’air,
Le rossignol dans la douceur de son chant,
Le bocage avec ses charmes
Au sein de la nuit sereine
Dans la flamme qui consume et plus ne peine.
XL. Nul regard n’y atteignait,
Plus ne se montrait désormais l’Ennemi.
Les assiégeants s’accoisaient
Tandis que les cavaliers
A l’aspect des eaux poursuivaient leur descente.
(S. Jean de la Croix – trad. P. Cyprien de la Nativité)
8. Grandeur de Jésus
Jésus-Christ,
sans
biens
et
sans
aucune
production
au
dehors
de
science,
est
dans
son
ordre
de
sainteté.
Il
n’a
point
donné
d’invention,
il
n’a
point
régné,
mais
il
a
été
humble,
patient,
saint,
saint
à
Dieu,
terrible
aux
démons,
sans
aucun
péché!
Oh!
Qu’il
est
venu
en
grande
pompe
et
en
une
prodigieuse
magnificence
aux
yeux
du
cœur
de
ceux
qui
voient la sagesse!…
Pascal, Pensées, s.XIIe, n° 793
9. † Si vous avez un vrai désir de trouver et de posséder Jésus-Christ, ne le cherchez jamais sans la Croix.
St. Jean de la Croix
10. † La croix vivifiante, puissance des rois, fermeté des justes, magnificence des prêtres.
Cantique de l’exaltation de la Ste Croix – Liturgie orientale
11. Dieu
O suprême clarté qui de si haut domines.
L’esprit humain, reprête à ma mémoire
Quelques traits de l’image où tu m’es apparue.
Donne à ma voix la force nécessaire
Pour qu’elle laisse à la race future
Une étincelle, au moins, de ta splendeur! Eternelle clarté qui seule en toi résides
Es seule à te comprendre et qui te comprenant
Es comprise de toi, et t’aimes et te souris! …
L’amour qui meut Phébus et toutes les étoiles !
(Dante, Le Paradis, chant XXXIII)
12. La Très Sainte Vierge
O Vierge, mère et fille de ton Fils
Humble et haute, bien plus que nulle créature
Terme assigné d’un éternel dessein,
C’est toi qui ennoblis notre nature humaine
A ce point seul que n’a pas dédaigné
Son ouvrier de se faire son œuvre!
C’est en ton sein qu’a repris feu l’Amour
A la chaleur de qui, dans la paix éternelle
A pu germer cette rose candide. Ici, tu es pour nous la touche d’un midi
De charité; là-bas, chez les mortels
D’espérance tu es la source toujours vive.
Dame, tu es si grande et puissante que l’homme
Qui désire une grâce et n’a recours à toi
Prétend que son désir vole sans avoir d’ailes.
Non seulement ta bienveillance exauce
Ton suppliant, mais bien souvent aussi
Ta libéralité précède la demande.
(ibid.)
13. Familiarité avec Dieu
“Et Yahvé parlait à Moïse face à face, comme un homme parle avec son ami”.
(Ex 33,11)
14. Le martyre comme union à Jésus
“Laissez-moi
devenir
la
pâture
des
bêtes…
c’est
par
elles
qu’il
me
sera
donné
d’arriver
à
Dieu.
Je
suis
le
froment
de
Dieu
et
je
suis
moulu
par
la
dent
des
bêtes
pour
devenir
le
pain immaculé du Christ…
C’est
maintenant
que
je
commence
à
être
un
vrai
disciple.
Qu’aucune
créature,
visible
ou
invisible,
ne
cherche
à
me
ravir
la
possession
de
Jésus-Christ!
Feu,
croix,
corps
à
corps
avec
les
bêtes
féroces,
lacération,
écartèlement,
dislocation
des
os,
mutilation
des
membres,
broiement
du
corps
entier:
que
les
plus
cruels
supplices
du
diable
tombent
sur moi, pourvu que je possède enfin Jésus-Christ”.
(Lettre de St Ignace d’Antioche aux Romains, p.61)
15. Amour des mépris
“Si
toi,
fol,
tu
dis
la
vérité,
tu
seras
frappé
par
les
hommes,
insulté,
blâmé,
tourmenté
et
tué”.
Il
répondit:
“il
résulte
de
ces
paroles
que
si
je
disais
des
mensonges,
je
serais
aimé,
loué, honoré et servi par les gens et défendu par ceux qui méprisent mon Aimé”.
(Raymond Lulle, L’Ami et l’Aimé, n. 255)
16. Amour de Jésus
“Prêche, fol, parle de ton Aimé, pleure, jeûne”. L’Ami renonça au monde et il alla chercher son Aimé avec amour, et il le louait dans les lieux où on le déshonorait”.
(ibid., n. 281)
17. Chant d’action de grâces
Après vous être rassasiés, rendez grâces ainsi:
Nous te rendons grâces, ô Père saint, pour ton saint Nom
Que tu as fait habiter dans nos cœurs
Pour la connaissance, la foi et l’immortalité
Que tu nous as révélées par Jésus ton serviteur.
Gloire à toi dans les siècles!
C’est toi, maître tout-puissant
Qui as créé l’Univers à l’honneur de ton nom
Qui as donné aux hommes la nourriture et la boisson
en jouissance pour qu’ils te rendent grâces.
Mais à nous tu as donné une nourriture et un breuvage
spirituel et la vie éternelle pour ton serviteur. Avant tout nous te rendons grâces parce que tu es
puissant. Gloire à toi dans les siècles!
Souviens-toi, Seigneur, de délivrer ton Eglise de tout mal
Et de la rendre parfaite dans ton amour.
Rassemble-la des quatre vents cette Eglise sanctifiée
Dans ton royaume que tu lui as préparé.
Car à toi est la puissance et la gloire dans les siècles!
Vienne la grâce et que le monde passe!
Hosanna au Fils de David!
Si quelqu’un est saint qu’il vienne!
Si quelqu’un ne l’est pas, qu’il fasse pénitence
Maran Atha. Amen
(Didaché n. 10, p. 21)
18. Prière à la Trinité
O
mon
Dieu,
Trinité
que
j’adore,
aidez-moi
à
m’oublier
entièrement
pour
m’établir
en
Vous,
immobile
et
paisible
comme
si
déjà
mon
âme
était
dans
l’éternité.
Que
rien
ne
puisse
troubler ma paix, ni me faire sortir de Vous, ô mon Immuable, mais que chaque minute m’emporte plus loin dans la profondeur de Votre mystère.
Purifiez
mon
âme,
faites-en
votre
ciel,
votre
demeure
aimée
et
le
lieu
de
votre
repos;
que
je
ne
vous
y
laisse
jamais
seul,
mais
que
je
sois
là
tout
entière,
tout
éveillée
en
ma
foi,
tout adorante, toute livrée à votre action créatrice.
O
mon
Christ
aimé,
crucifié
par
amour,
je
voudrais
être
une
épouse
pour
votre
cœur,
je
voudrais
vous
couvrir
de
gloire,
je
voudrais
vous
aimer…
jusqu’à
en
mourir!
Mais
je
sens
mon
impuissance
et
je
vous
demande
de
me
revêtir
de
Vous-même,
d’identifier
mon
âme
à
tous
les
mouvements
de
votre
âme,
de
me
submerger,
de
m’envahir,
de
vous
substituer à moi, afin que ma vie ne soit qu’un rayonnement de Votre vie. Venez en moi comme Adorateur, comme réparateur et comme Sauveur.
O
Verbe
éternel,
parole
de
mon
Dieu,
je
veux
passer
ma
vie
à
vous
écouter,
je
veux
me
faire
tout
enseignable,
afin
d’apprendre
tout
de
vous.
Puis,
à
travers
toutes
les
nuits,
tous
les
vides,
toutes
les
impuissances,
je
veux
vous
fixer
toujours
et
demeurer
sous
votre
grande
lumière;
ô
mon
Astre
aimé,
fascinez-moi
pour
que
je
ne
puisse
plus
sortir
de
votre
rayonnement.
O
Feu
consumant,
Esprit
d’amour,
survenez
en
moi,
afin
qu’il
se
fasse
en
moi
comme
une
incarnation
du
Verbe:
que
je
lui
sois
une
humanité
de
surcroît
en
laquelle
il
renouvelle
tout son mystère. Et vous, ô Père, penchez-vous sur votre pauvre petite créature, ne voyez en elle que le Bien-Aimé en lequel vous avez mis toutes vos complaisances.
O
mes
“trois”,
mon
tout,
ma
béatitude,
Solitude
infinie,
Immensité
où
je
me
perds,
je
me
livre
à
Vous
comme
une
proie;
ensevelissez-vous
en
moi
pour
que
je
m’ensevelisse
en
Vous, en attendant d’aller contempler en votre lumière l’abîme de vos grandeurs.
Sr. Elisabeth de la Trinité, 21 novembre 1904
19. L’union à Dieu
“Die Seele muß entbildet werden der Kreatur, nachgebildet werden nach Christus, überbildet werden in Gott”.
( H. Suso)
20. Les dons de Dieu
Deus
qui
diligentibus
te,
bona
invisibilia
praeparasti,
infunde
in
cordibus
nostris
amoris
tui
affectum
ut
te
in
omnibus
et
super
omnia
diligentes,
promissiones
tuas
quae
omne
desiderium superant consequamur.
Oraison du 5e dim. après la Pentecôte
21. La tempérance
“C’est à elle qu’on montre les grands mystères purs, et la naissance même du Jour et de la Nuit”.
P. Claudel, La Maison fermée. Cinq grandes Odes
22. La prudence
La prudence est au nord de mon âme comme la proue intelligente qui conduit tout le bateau.
Et elle regarde tout droit en avant et non point de côté ou en arrière.
Car c’est en avant que nous allons.
23. Jésus.
Salutis humanae sator
Jesu, voluptas cordium Orbis redempti conditor
Et casta lux amantium.
(hymne de l’Ascension)
24. L’Esprit-Saint
O Lux beatissima Reple cordis intima Tuorum fidelium.
25. Prière à la Trinité Sainte
O Gott wir sind Deine Kinder im Vater, wir sind Deine Geschwister im Sohn, wir sind von Dir durchweht und durchglüht im Heiligen Geiste.
Wir
wollen
Deine
Kinder
sein,
wir
wollen
Dein
Reich
sein,
wir
wollen
Deine
Braut
sein!
O
Vater,
Sohn
und
Heiliger
Geist!
Aber
Du
weißt,
wie
groß
der
Ungehorsam
Deiner
Kinder,
wie groß der Verrat Deines Reiches, wie die Untreue Deiner Braut!
Ewiger
Gott
der
Liebe,
so
laß
uns
durch
das
läuternde
Feuer
Deiner
Liebe
hindurchgehen
und
verbrennen,
daß
wir
mehr
und
mehr
umgewandelt
werden;
mitten
in
noch
so
großer Schuld in Deinen größeren Heiligen Geist.
Gehe
auf
in
uns,
o
Leben
des
Vaters,
und
Licht
des
Sohnes
und
Liebe
des
Heiligen
Geistes!
Laß
Dein
Leben
uns
ganz
überwältigen!
Laß
Dein
Licht
uns
ganz
einnehmen,
laß
Deine Liebe uns ganz “mitwehen”! Sei in uns und über uns in unserer Teilnahme an Jesus Christus. Amen.
O Dieu, nous sommes Vos enfants dans le Père, nous sommes Vos frères dans le Fils, nous sommes traversés par Votre souffle et Votre flamme dans l’Esprit-Saint.
Nous
voulons
être
Vos
enfants,
nous
voulons
être
Votre
royaume,
nous
voulons
être
Votre
épouse!
O
Père
Fils
et
Esprit
Saint!
Mais
vous
savez
combien
la
désobéissance
de
Vos enfants et la trahison de Votre royaume et l’infidélité de Votre épouse sont grandes!
Eternel
Dieu
d’Amour!
Que
le
feu
purifiant
de
Votre
Amour
nous
pénètre
et
nous
consume
afin
que
nous
soyons
de
plus
en
plus
transformés,
du
sein
de
notre
faute
toujours
plus
grande en Votre Esprit Saint plus puissant!
Venez
en
nous
ô
Vie
du
Père,
Lumière
du
Fils
et
Amour
de
l’Esprit
Saint!
Que
Votre
vie
nous
submerge!
Que
Votre
lumière
nous
pénètre!
Que
votre
Amour
nous
emporte!
Soyez
en nous, plus haut que nous, dans notre participation à Jésus Christ.Amen.
P. Przywara, Gebete, 5, pp. 13-14
26. Prière au Christ-Roi
O
göttliche
Majestät,
brennend
über
den
Abgründen
des
Alls,
brennend
in
der
Glorie
des
Himmels,
o
großer
Konig
in
der
Glorie
des
Vaters,
o
großer
Konig
in
der
Glorie
des
Heiligen Kreuzes, wir knien vor Dir als Dein konigliches Priestertum, wir knien vor Dir in Trummern, in Aussatz, in Schande, im Nichts dieses unseres koniglichen Priestertums.
Wir
knien
vor
Dir
und
bekennen
vor
dir:
wir
selbst
waren
ungläubig,
wir
selbst
waren
voller
Trotz,
wir
selbst
waren
voller
Aufbegehren
gegen
das
königliche
Geheimnis
Deines
Heiligen
Reiches.
Wir
haben
gewollt
ein
Reich
des
Reichtums,
ein
Reich
der
Glorie,
ein
Reich
der
Macht.
Das
hast
Du,
o
Herr,
als
der
Eckstein
dieses
Reiches
zertrümmert!
Das
Reich des Reichtums, das Reich der Glorie, das Reich der Macht! Wir knien in den Trümmern, wir knien in der Schande unseres Reiches.
Aber, o Gott, o Heiland, o König, nun sind unsere Augen aufgetan und wir sehen das Antlitz Deines Reiches, wir sehen Dein wahres Konigsantlitz.
O
König
im
Kreuze,
o
König
in
der
Dornenkrone,
o
Reich
im
Nichts,
o
Reich
in
der
Schande,
o
Reich
umsonst!
O
König
,
wir
küssen
die
Wunden,
wir
küssen
den
Aussatz,
wir
küssen
das
Nichts
Deines
Reiches.
Wir
huldigen
Dir,
so
wie
Du
König
bist!
Wir
huldigen
Dir
als
Dein
wahres
Reich:
Dir
mitgekreuzigt,
Dir
mitsterbend,
Dir
mitbegraben
und
also
mit
Dir
Auferstehend,
mit
Dir
auffahrend,
mit
Dir
sitzend
zur
Rechten
des
Vaters!
O
Christe
König,
durchbrenne,
durchgluhe
uns
ganz
mit
Deiner
Liebe!
Verschwende
uns
ganz
in
diese Deine Liebe! Laß uns Wehen sein im Wehen Deiner Liebe. Amen.
O
Majesté
divine,
brûlant
au
dessus
des
abîmes
du
Tout,
brûlant
dans
la
gloire
du
Ciel,
ô
grand
Roi
dans
la
gloire
du
Père,
ô
grand
Roi
dans
la
gloire
de
la
Sainte
Croix,
nous
nous agenouillons devant Vous dans les ruines, dans la lèpre, dans le déshonneur, dans le néant de notre royal sacerdoce.
Nous
nous
agenouillons
devant
Vous
et
nous
confessons:
nous-mêmes
nous
étions
sans
foi,
nous-mêmes
nous
étions
des
rebelles;
nous-mêmes
nous
désirions
contre
le
royal
mystère
de
votre
saint
royaume.
Nous
avons
voulu
un
royaume
de
richesse,
un
royaume
de
gloire,
un
royaume
de
puissance.
Mais
Vous,
Seigneur,
la
pierre
d’angle
du
royaume,
Vous
avez
réduit
cela
en
ruines!
Le
royaume
de
richesse,
le
royaume
de
gloire,
le
royaume
de
puissance!
Nous
nous
agenouillons
dans
les
ruines,
nous
nous
agenouillons dans le déshonneur de notre Royaume.
Mais, ô Dieu, ô Sauveur, ô Roi, maintenant nos yeux sont ouverts et nous voyons la face de Votre royaume, nous voyons votre véritable face royale.
O
Roi
en
croix,
ô
Roi
en
la
couronne
d’épines,
ô
Royaume
dans
le
néant,
ô
Royaume
dans
le
déshonneur,
ô
Royaume
en
vain!
O
Roi,
nous
baisons
les
plaies,
nous
baisons
la
lèpre,
nous
baisons
le
néant
de
Votre
Royaume.
Nous
Vous
rendons
hommage,
ô
Roi,
comme
Vous
êtes!
Nous
Vous
rendons
hommage,
nous
votre
véritable
Royaume:
avec
Vous
crucifié,
avec
Vous
mourant,
avec
Vous
ensevelis
et
aussi
avec
Vous
ressuscitant,
avec
Vous
remontant
vers
le
Père,
avec
Vous
siégeant
à
Sa
droite!
O
Christ
Roi,
consumez-nous, embrasez-nous entière- ment de Votre amour! Ensevelissez-nous entièrement dans cet amour! Faites de nous un souffle dans le souffle de Votre amour. Amen.
P. Przywara, Gebete in die Zeit, N° 16, pp. 37-38
27. Prière au Sacré-Cœur
O Unser Gott, wir bitten Dich, mach auf unsere Herzen, mach auf unsere Augen, mach auf unsere Ohren fur das, was Du für uns bereitest und was wir nicht verstehen.
O
Gott,
mach
auf
unsere
Herzen,
mach
auf
unsere
Augen,
mach
auf
unsere
Ohren
fur
die
unendliche
Weite
und
Länge
und
Große
und
Tiefe
Deiner
Erbarmungen.
Denn
Du
bist
wahrlich nicht ein Gott des wilden Gerichtes, Du bist wahrlich nicht ein Gott des grausamen Zornes, sondern Du bist der Gott des Herzens.
Du
bist
der
Gott
des
Herzens
bis
dazu,
daß
Du
selbst
das
Herz
sein
willst,
das
geoffnet
ist,
alle
Strome
des
Leidens,
alle
Strome
der
Qual,
alle
Strome
der
Verlassenheit
in
sich
einzutrinken.
Du
bist
das
geoffnete
Herz,
das
nach
unserem
Leid,
nach
unserer
Qual,
nach
unserer
Not
begehrt,
um
sie
in
sich
auf-
zunehmen
und
sie
umzuformen,
sie
umzu-
brennen in Deine große und läuternde Liebe.
O
Gott
des
Herzens,
o
Gott
des
heiligsten
Herzens,
o
Gott
des
durchbohrten
Herzens,
o
Gott
des
ausgebluteten
Herzens:
Nimm
unsere
armen,
schwachen,
versagenden,
stohnenden Herzen in Dich auf! Nimm uns ganz hinein in Deine Liebe, nimm uns ganz hinein in Diese Heimat, in diese heilige Heimat Deiner Liebe.
O laß unser altes Beten, unser altes Singen eigenlichts wahr werden:
Jesus, Dir leb’ ich, Jesus, Dir sterb’ ich,
Jesus, Dein bin ich in Leben und in Tod. Amen.
O Notre Dieu, nous vous prions, ouvrez nos cœurs, ouvrez nos yeux, ouvrez nos oreilles à ce que vous nous préparez et que nous ne pouvons comprendre.
O
Dieu,
ouvrez
nos
cœurs,
ouvrez
nos
yeux,
ouvrez
nos
oreilles
à
l’infinie
largeur
et
longueur
et
hauteur
et
profondeur
de
Vos
miséricordes.
Car
en
vérité,
Vous
n’êtes
pas
un
Dieu du féroce jugement, en vérité Vous n’êtes pas un Dieu de la cruelle colère, mais vous êtes le Dieu du cœur.
Vous
êtes
le
Dieu
du
Cœur
au
point
de
vouloir
Vous-même
être
le
Cœur
ouvert
pour
absorber
en
lui
toutes
les
eaux
de
la
souffrance,
toutes
les
eaux
du
tourment,
toutes
les
eaux
de
la
déréliction.
Vous
êtes
le
Cœur
ouvert
qui
désire
notre
souffrance,
notre
tourment,
notre
besoin
pour
les
prendre
sur
Lui,
pour
les
former,
pour
les
consumer
dans
Votre
amour immense et purifiant.
O
Dieu
du
Cœur,
ô
Dieu
du
Sacré-Cœur,
ô
Dieu
du
Cœur
percé,
ô
Dieu
du
Cœur
sanglant,
prenez
en
Vous
nos
pauvres
cœurs,
faibles
et
timides
qui
se
refusent.
Introduisez-les
dans Votre amour, introduisez-les tout entiers dans cette demeure, dans cette sainte demeure de Votre amour.
O faites que devienne vraie notre vieille prière, notre vieux chant:
Jésus, pour Vous je vis, Jésus pour Vous je meurs,
Jésus je suis à Vous dans la vie et dans la mort. Amen.
P. Przywara, Gebete in die Zeit, n° 24, pp. 56-57
28. Silence
Le Père céleste a dit une seule parole: c’est son Fils. Il l’a dite éternellement et dans un éternel silence. C’est dans le silence de l’âme qu’elle se fait entendre.
St Jean de la Croix, Avis et Maximes
28 bis
Pour avancer dans la vertu, il est important de se taire et d’agir, car en parlant on se distrait, tandis qu’en gardant le silence et en travaillant, on se recueille.
St Jean de la Croix, Avis et Maximes
29 †Que Jésus Christ crucifié seul vous suffise!
30. Silence
Vous ne serez héroïque que lorsque vous serez parfaitement recueillie au fond de vous-même.
Un P. (le P. Vallée) à Sr Elisabeth de la Trinité
31. L’amour véritable
Amat profecto caste
qui Ipsum quem amat quaerit
nec aliud quidquam ipsius.
St. Bernard, In Cant. Cant, serm. VII, 3, PL 183, 807
32. La pureté du cœur
Sainte Marie, Mère de Dieu
Gardez-moi un cœur d’enfant, pur et transparent comme une source
Obtenez-moi un cœur simple qui ne savoure pas les tristesses
Un cœur magnifique à se donner, tendre à la compassion
Un cœur fidèle et généreux, qui n’oublie aucun bien et ne tienne rancune d’aucun mal;
Faites-moi un cœur doux et humble, devant votre divin Fils;
Un cœur grand et indomptable, qu’aucune ingratitude ne ferme, qu’aucune indifférence ne lasse.
Un cœur tourmenté de la gloire de Jésus-Christ, de son amour;
Et dont la plaie ne guérisse qu’au ciel.
L. de Grandmaison
33. Prière
“Un prêtre, c’est un homme qui retombe en prière dès qu’il le peut”.
P. Lyonnet s.j.
34. Être
Celui qui porte des parfums se trahit malgré lui par leur odeur, et celui qui a l’Esprit du Seigneur se reconnaît à ses paroles et à son humilité.
34bis
Comme les œufs couvés finissent par éclore, ainsi les pensées cachées se trahissent dans les actes.
St Jean Climaque, Dieu vivant, n° 15, p. 45
35. Amour de Jésus
Détournez-les, vos yeux, mon Bien Aimé! (Cantique, st. XIII)
Revenez
vers
moi,
je
suis
Celui
qui
cherche
votre
amour
blessé!
Moi-même,
blessé
par
votre
amour,
j’accours
comme
le
cerf,
je
commence
à
me
découvrir
à
vous
en
votre
haute contemplation, et l’amour qui vous y entraîne me donne une impression de joie et de rafraîchissement.
St Jean de la Croix, p. 83 Hornaert
36. La Très Sainte Vierge dans le recueillement
Après
Jésus-Christ
sans
doute,
à
la
distance
qu’il
y
a
de
l’infini
au
fini,
il
est
une
créature
qui
fut
aussi
la
grande
louange
de
gloire
de
la
Sainte
Trinité.
Elle
répondit
pleinement
à
l’élection divine dont parle l’Apôtre: Elle fut toujours pure, immaculée, irrépréhensible aux yeux du Dieu trois fois saint.
Son
âme
est
si
simple,
les
mouvements
en
sont
si
profonds
que
l’on
ne
peut
les
surprendre.
Elle
semble
reproduire
sur
la
terre
cette
vie
qui
est
celle
de
l’Etre
divin,
l’Etre
simple.
Aussi est-elle si transparente, si lumineuse, qu’on la prendrait pour la lumière. Pourtant elle n’est que le miroir du soleil de justice: speculum justitiae.
“La
Vierge
conservait
ces
choses
en
son
cœur”.
Toute
son
histoire
peut
se
résumer
en
ces
quelques
mots:
c’est
en
son
cœur
qu’elle
vécut
à
une
telle
profondeur
qu’aucun
regard ne peut la suivre.
… Cette Reine des Vierges est aussi Reine des martyrs; mais c’est en son cœur que le glaive la transperça, car chez Elle tout se passe au dedans.
Sœur Elisabeth de la Trinité
en La Doctrine spirituelle de… par M.M. Philipon OP, p.190
37. La Très Sainte Vierge modèle d’humanité
Elle
est
à
part,
elle
forme
un
univers
à
elle
toute
seule,
l’univers
de
l’humanité
intacte.
Elle
a
été
tellement
rachetée
que
le
péché
ne
l’a
même
pas
effleurée.
Elle
a
été
comme
une
fille
d’homme,
mais
sans
péché.
Elle
est
l’Immaculée,
c’est
à
dire
la
créature
étrangère
au
mal,
la
Panagia.
Si
le
Christ,
qui
la
rachète,
est
l’image
parfaite
du
Dieu
invisible,
elle
est
l’image
parfaite
de
l’humanité
divinisée.
Tout
ce
que
nous
pouvons
désirer
pour
une
créature,
ce
comble
et
ce
miracle
de
beauté,
de
pureté,
de
sainteté,
dont
nous
avons
la
nostalgie,
tout
cela
est
réalisé
dans
la
Vierge
avec
une
plénitude
qui
n’a
d’autre
mesure
que
l’Amour
Infini.
Inviolata,
integra
et
casta:
voici
enfin,
jailli
du
sein
de
l’humanité
déchue,
l’être
absolument
neuf,
sans
souillure,
joyeux
comme
le
Paradis,
l’être
tellement
racheté,
qu’il
est
par
soi-même
la
promesse
et
le
gage
de
la
Rédemption.
Le
problème
de
l’homme
est
résolu
dans
Celle
qui
s’avance
comme
l’aurore
et
l’on
comprend
la
parole
de
l’homme
du
Paradis
perdu,
je
veux
dire
de
Péguy:
“Pour
moi,
tout
tourne
autour
de
l’Immaculée Conception”.
A. Mouroux, Le Sens chrétien de l’Homme, p. 244
38. Apostolat de la Prière.
2°
Juvatur
etiam
proximus
sanctis
desideriis
et
orationibus
in
Dei
conspectu
pro
universa
Ecclesia,
ac
pro
iis
praesertim,
qui
majoris
sunt
momenti
ad
ejus
universale
bonum,
effusis;
ac
pro
amicis
etiam
et
bene
de
nobis
meritis
viventibus
et
vita
functis;
sive
postulent
ipsi,
sive
non
postulent;
ac
pro
illis,
in
quorum
auxilium
peculiariter
ipsi
et
reliqui
de
Societate in variis locis inter fideles et infideles incumbunt, ut, Deus omnes ad gratiam suam excipiendam per debilia hujus minimae Societatis instrumenta disponere dignetur.
Constitutiones, VIIa Pars, c.IV
Quibus in rebus Domus et collegia Societatis proximum adjuvent
39. Louange de la Très Sainte Trinité.
Kyrie, fons bonitatis, Pater ingenite, a quo bona cuncta procedunt, eleison
Kyrie, qui pati Natum, mundi pro crimine, ipsum ut salvaret misisti, eleison
Kyrie, qui septiformis das dona Pneumatis, a quo coelum terra replentur, eleison
Christe unice, Dei Patris genite, quem de Virgine nasciturum, mundo mirifice, sancti praedixerunt Prophetae, eleison
Christe hagie, coeli compos regiae, melos gloriae cui sempre adstant pro numine, Angelorum decantat apex, eleison
Christe coelitus, adsis nostris precibus, pronis mentibus quem in terris devote colimus, ad Te pie Jesu, clamantes, eleison
Kyrie, Spiritus alme, cohaerens Patri Natoque, unius usiae consistendo flans ab utroque, eleison
Kyrie, qui baptizato in Jordanis unda Christo effulgens specie columbina apparuisti, eleison
Kyrie, ignis divine, pectora nostra succende, ut digne pariter proclamare possimus semper, eleison.
In Festo Sanctissimae Trinitatis
Litania cum tropis ex veteribus Gradualibus,
Variae preces – Solesme 1901
40. Jésus.
Jésus, notre vie inséparable.
St Ignace aux Ephésiens, 3,2
41. Action de grâces.
Souverain
Dieu
tout
puissant,
Père
juste
et
saint,
roi
du
ciel
et
de
la
terre
nous
vous
rendons
grâces
par
votre
Fils
unique
et
votre
Esprit
Saint,
d’avoir
créé
les
êtres
spirituels
et
corporels,
et
de
nous
avoir
faits
à
votre
image
et
ressemblance.
Nous
vous
rendons
grâces
de
nous
avoir
créés
par
votre
Fils,
de
l’avoir
lui-même
fait
naître
de
la
glorieuse
et
bienheureuse Vierge Marie, et de nous avoir rachetés par sa croix, sa mort et son sang.
Et
parce
que
tous,
misérables
et
pécheurs,
nous
ne
sommes
pas
dignes
de
vous
appeler
par
votre
nom,
nous
demandons
humblement
que
Notre
Seigneur
Jésus-Christ,
votre
Fils
bien-aimé,
vous
rende
grâces,
avec
le
Saint
Esprit
Consolateur
pour
tous
vos
bienfaits:
Alleluia!
Et
vous
glorieuse
et
bienheureuse
Vierge
Marie,
Mère
de
Dieu,
toujours
Vierge…
Vous
tous,
saints
présents,
passés
et
à
venir,
nous
vous
supplions
humblement
de
rendre
grâces
au
Dieu
souverain,
à
son
Fils
très
cher,
Notre
Seigneur
Jésus
Christ,
et au Saint Esprit Paraclet, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il! Alleluja
Saint François d’Assise, c.XXIII de la Règle de 1221
Omer Englebert, Vie de St François, p. 283
42. Prière à la Très Sainte Vierge.
Oh igitur femina ab omnibus et super omnia benedicta
Tu nobilitas et praeservatio humani generis
Tu meriti latitudo et consummata potestas omnium creatorum
Tu unica Mater Dei
Tu Domina universi
Regina mundi
Tu dispensatrix omnium gratiarum
Tu consummatio universi et Ecclesiae sanctae decor
Tu nostra satisfactio digna coram Largitore cunctorum bonorum
Tu omnium virtutum, donorum et gratiarum incomprehensibilis magnitudo,
Tu praeelectum et dignissimum vasculum a primo Artefice fabrifactum, essentiae Dei capax
Tu templum Dei
Tu hortus deliciarum
Tu exemplum omnium bonorum, et totius salutis radix et ornamentum
Tu porta coeli, laetitia Paradisi, et ultra quam dici possit, gloria Summi Dei
Vere balbutiando has laudes et excellentias tuas enumeravimus, sed tuam immensam dulcedinem suppliciter exoramus,
Tu supple benignitate tua insufticientias nostras, ut Te digne laudare possimus per infinita saecula saeculorum. Amen.
St Bernardin de Sienne
43. Lucerna ardens et lucens Jo V, 35.
Jean
n’était
pas
la
lumière
mais
le
flambeau,
car
il
était
illuminé
afin
de
rendre
témoignage
à
la
lumière,
voie
vers
le
Christ.
De
ce
flambeau,
il
est
dit
au
Psaume
131,17:
“Je
préparerai
un
flambeau
pour
mon
Christ”.
En
lui
était
un
amour
ardent
et
brûlant;
il
dit
ardent:
car
il
y
en
a
qui
sont
des
flambeaux
uniquement
quant
à
leur
charge,
mais
sont
éteints
quant
à
l’amour.
Car,
comme
le
flambeau
ne
peut
resplendir
s’il
n’est
allumé
par
le
feu,
ainsi
le
flambeau
spirituel
ne
resplendit
pas
s’il
n’est
ardent
et
enflammé
du
feu
de
la
charité.
Et
c’est
pourquoi
l’ardeur
est
indiquée
avant
l’illumination
car
par
l’ardeur
de
la
charité
est
donnée
la
connaissance
de
la
vérité.
Ci-dessous
14,23;
“Si
quelqu’un
m’aime,
il
gardera
mon
commandement
et
mon
Père
l’aimera
et
nous
viendrons
à
lui,
et
nous
établirons
notre
demeure
chez
lui”;
15,15:
“Je
vous
ai
appelés
mes
amis
parce
que
tout
ce
que
j’ai
entendu
de
mon
Père,
je
vous
l’ai
fait
connaître”.
Eccl
2,20:
“Vous
qui
craignez
Dieu,
aimez-le
et
vos
cœurs
seront
illuminés”.
Car
le
feu
a
deux
effets:
il
brûle
et
il
illumine.
Or
l’ardeur
du
feu
signifie
la
dilection
sous
trois
aspects:
1°
Parce
que
le
feu,
entre
tous
les
corps,
est
le
plus
actif,
de
même,
la
ferveur
de
la
charité,
en
tant
que
rien
ne
peut
supporter
son
élan:
“La
charité
du
Christ
nous
presse”
(II
Cor
5,14)
2°
Comme
le
feu,
parce
qu’il
est
le
plus
sensible,
met
en
effervescence,
ainsi
la
charité
produit-elle
le
désir
jusqu’à
ce
qu’on
ait
atteint
le
but:
“Ses
lampes
sont
des
lampes
de
feu
et
de
flammes”
(Cant
8,6)
3°
Comme
le
feu
élève,
ainsi
la
charité
en
tant
qu’elle
nous
unit
à
Dieu:
“Qui demeure dans la charité, demeure en Dieu et Dieu en lui” (1 Jo 4,16).
Il
était
aussi
un
flambeau
illuminant.
D’abord
par
la
connaissance
intérieure
de
la
vérité:
“Yahweh
te
remplira
de
clartés”
(Is
58,11);
c’est
à
dire
te
fera
resplendir.
Ensuite
par
la
prédication
extérieure:
“Parmi
eux
vous
brillez
comme
des
lumières
dans
le
monde,
portant
le
Verbe
de
Dieu”
(Phil
2,15).
Enfin
par
la
manifestation
du
bien:
“Que
votre
lumière
brille devant les hommes afin qu’ils voient vos bonnes œuvres” (Matt 5,16).
Saint Thomas, In Joannem, c.5, lect.VI
44. La Vérité vous libèrera Jo VIII, 32
“Vous
connaîtrez
la
vérité”,
c’est
à
dire
la
vérité
de
la
doctrine
que
je
vous
enseigne.
Ci-dessous
18,37:
“je
suis
né
et
je
suis
venu
pour
ceci:
rendre
témoignage
à
la
vérité.
Aussi
de
la
grâce
que
je
fais:
Ci
dessus,
8,17:
“la
grâce
et
la
Vérité
ont
été
faites
par
Jésus
Christ”.
La
grâce
de
la
vérité
se
dit
en
comparaison
des
figures
de
l’ancienne
loi.
De
même
la
vérité
de
l’éternité
en
laquelle
je
demeure.
Ps
118,89:
Ton
verbe,
Seigneur,
demeure
pour
l’éternité,
ta
vérité
de
génération
en
génération.
Mais
la
plus
grande
chose
est
l’acquisition
de
la
liberté
qu’effectue
la
connaissance
de
la
vérité
dans
les
fidèles.
D’où
il
dit:
“la
Vérité
vous
libèrera”.
Libérer,
ici,
n’implique
pas
qu’on
évite
toute
contrainte
comme
l’indique
le
latin,
mais
dit
proprement:
faire
libre.
Et
ceci
de
trois
manières:
la
vérité
de
la
doctrine
libèrera
de
l’erreur;
Prov
7,7:
“ma
langue
méditera
la
vérité,
et
mes
lèvres
détesteront
l’impie”;
la
vérité
de
la
grâce
libèrera
de
la
servitude
du
péché.
Rom
8,2:
“La
loi
de
l’esprit
de
vie
dans
le
Christ
Jésus,
me
libèrera
de
la
loi
du
péché
et
de
la
mort”;
mais
la
vérité
de
l’éternité,
dans
le
Christ
Jésus
nous
libèrera
de
la
corruption:.
Rom
9,21
“La
créature
même
sera
libérée
de
la
servitude
de
la
corruption”
(in
Jo,
c.VIII,
lect
IV, N°1).
45. Prière à saint Ignace.
Impetra nobis, Beatissime Pater,
Imprimis familiaritatem cum Deo,
deinde splendorem caritatis ac verae humilitatis, animae libertatem ac eximiam probitatem.
Tandem animi magnitudinem ac fortitudinem ad infirmitatem multorum ferendam;
et res magnas ad majorem Dei gloriam aggrediendas. Amen.
(Ex parte nona Constitutionum)
46. La vie de l’esprit.
La
mission
du
Saint
Esprit
est
de
nous
donner
la
vie
de
l’esprit,
vie
supérieure
à
la
vie
simplement
active,
et
même
à
la
vie
seulement
contemplative.
Dans
cette
vie,
nous
ne
faisons
pas
que
vivre
une
vie
spirituelle
et
contemplative,
nous
enseignons
les
autres
et
leur
révélons
le
sens
spirituel
de
la
vie.
La
charité
s’allume
dans
les
cœurs
et
se
répand
pour sauver le prochain et le mener à la perfection.
P. Nadal, Journal spirituel, p.722
46bis.
Est spiritus Societatis claritas quaedam occupans et dirigens.
p. 620
47. Le sens du Christ.
Nous estimons qu’il y a une manière d’enseigner toutes choses selon le Christ.
P. Lyonnet, Ecrits spirituels
48. Grandeur d’âme.
“Il n’est de tendresse profonde que des âmes fortes et grandes. C’est à leur haute manière, qui élève ceux qu’elle enveloppe, que Marie [de l’Incarnation aima.
don Jamet, Introduction au “Témoignage”, p.XXI
49. Amour de la Trinité.
“Dieu ne nous a pas donné le monde, mais la sainte Trinité pour notre rassasiement”.
St Augustin
50. Amour des pauvres.
“Christus pascit et pascitur”.
St Léon
51. La mort.
“Deum videre cupiens, vidit”.
épitaphe au cimetière de Domitille
52. Beauté de Jésus.
“J’espère
que
je
vous
verrai
en
votre
double
beauté
divine
et
humaine,
en
la
splendeur
des
Saints,
au
jour
de
votre
venue.
Vous,
mon
Bien-Aimé,
qui
pour
l’amour
des
hommes,
vous êtes fait homme et rendu accessible pour faire les hommes dieux par participation!”.
Marie de l’Incarnation, Témoignage, p.246
53. Simplicité.
“Le
plus
intime
de
mon
expérience
n’a
pas
été
en
ma
puissance.
C’est
en
partie
ce
qui
me
donne
de
la
répugnance
d’écrire
de
ces
matières,
quoique
ce
soient
mes
délices
de
ne point trouver de fond dans ce grand abîme et d’être obligée de perdre toute parole en m’y perdant moi-même.
Plus on vieillit, plus on est incapable d’en écrire, parce que la vie spirituelle simplifie l’âme dans un amour consommatif, en sorte qu’on ne trouve plus de termes pour en parler”.
Marie de l’Incarnation, Témoignage, p.277
54. Jésus.
A Bonn, sur les bords du Rhin, un chirurgien allait opérer un campagnard atteint d’un cancer à la langue.
–
Il
faut
vous
résigner,
dit
le
chirurgien,
à
la
pensée
qu’après
l’opération
vous
ne
pourrez
plus
parler.
Si
vous
avez
un
désir
à
exprimer
faites-le.
Songez
bien
que
c’est
la
dernière
parole
de
votre
vie.
Après
l’opération,
vous
demeurerez
muet.
Tous
attendaient
anxieux.
Le
paysan
courba
un
instant
la
tête:
soudain,
ces
mots
sortirent
de
ses
lèvres:
“Loué
soit
le Christ Jésus”.
55. La mort en Dieu.
“Il est bon de me coucher du monde en Dieu, pour me lever en Lui”.
St Ignace d’Antioche aux Romains II,2
56. Beauté de Jésus.
Que
vous
êtes
beau
pour
vos
Anges,
Seigneur
Jésus,
dans
la
forme
de
Dieu,
au
jour
de
votre
éternité,
engendré
dans
les
splendeurs
des
saints
avant
l’étoile
du
matin,
Vous,
splendeur
et
figure
de
la
substance
du
Père,
clarté
sans
fin
et
jamais
obscurcie
de
la
vie
éternelle!
Que
vous
avez
de
charme
pour
moi,
mon
Seigneur,
dans
l’apparition
de
votre
beauté!
Lorsqu’en
effet,
vous
vous
êtes
anéanti,
lorsque
vous
avez
dépouillé
de
ses
rayons
naturels
cette
lumière,
alors
a
resplendi
plus
vivement
votre
bonté,
alors
votre
charité
a
éclaté
plus
librement,
alors
ont
paru
plus
brillants
les
rayons
de
votre
grâce.
Comme
vous
vous
levez
plus
radieuse
pour
moi
étoile
de
Jacob!
Comme
vous
vous
épanouissez,
fleur de la racine de Jesse! Quelle joyeuse lumière, venue de l’Orient, m’a visité dans les ténèbres.
Saint Bernard, 45ème Sermon sur le Cantique, 9
57. Beauté de Jésus.
“Que
Notre
Seigneur
a
bien
fait
de
baisser
les
yeux
pour
nous
donner
son
portrait.
Car
puisque
les
yeux
sont
le
miroir
de
l’âme,
si
nous
avions
entrevu
son
âme,
nous
en
serions
mortes de joie”.
Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, Novissima Verba, p.118
58. Amour de Dieu.
“Je ne me repens pas de m’être livrée à l’Amour”.
Novissima verba, p.194
59. Beauté de l’âme.
Le
don
d’intelligence
apparaît
ainsi
comme
une
arme
contre
la
foule
de
nos
ennemis,
un
refuge
contre
les
passions
bouillonnantes
et
contre
les
épines
des
affections
insurgées.
En sorte que l’âme aimée de Dieu est vraiment “comme un lys parmi les épines”; et c’est à peine si on peut la toucher sans qu’elle saigne”.
Jean de Saint Thomas, Les dons du Saint Esprit, p. 113
60. Le prêtre.
Le prêtre c’est le Christ continuant dans un homme
de prier,
d’aimer,
d’annoncer l’Evangile,
de se sacrifier.
Quand vous voyez un prêtre, pensez à Notre Seigneur.
Le curé d’Ars
61. Amour de Jésus.
Mon Jésus! Mettez tant d’amour dans mon cœur qu’un beau jour il se brise pour aller à Vous.
Sainte Bernadette
62. L’homme et Dieu.
“Ma fille, tu es celle qui n’est pas, et je suis Celui qui suis”.
N.S. à Sainte Catherine de Sienne
Vie par Joergensen, p.68
63. La foi.
Je sais où coule et chante la fontaine
Malgré la nuit.
S. Jean de la Croix, Poèmes
64. Silence.
“En Nazareth, ce n’est que silence, mais ce n’est que grandeur”.
Bérulle
65. Confiance.
“C’est la confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à l’amour”.
Ste Thérèse de l’Enfant Jésus
lettre du 17 Sept. 1896
66. Le don à Jésus.
Jésus, pour ton amour j’ai prodigué ma vie,
Mon avenir
Aux regards des mortels, rose à jamais flétrie
Je dois mourir
… Pour toi, je dois mourir, Jésus, beauté suprême
Oh! Quel bonheur!
Je veux en m’effeuillant, te prouver que je t’aime
De tout mon cœur.
Ste Thérèse de l’Enfant-Jésus
67. Le jugement.
“Nous serons jugés par Celui que nous aurons aimé par-dessus toutes choses”.
Ste Thérèse d’Avila
68. La table des pécheurs.
“Seigneur,
votre
enfant
l’a
comprise,
votre
divine
lumière!
Elle
vous
demande
pardon
pour
ses
frères
incrédules,
elle
accepte
de
manger
aussi
longtemps
que
vous
le
voudrez
le
pain
de
la
douleur
et
ne
veut
point
se
lever
de
cette
table
remplie
d’amertume
où
mangent
les
pauvres
pécheurs
avant
le
jour
que
vous
avez
marqué.
Mais
aussi
ne
peut-elle
pas
dire
en
son
nom,
au
nom
de
ses
frères
coupables:
“Ayez
pitié
de
nous,
Seigneur,
car
nous
sommes
de
pauvres
pécheurs!
O
Seigneur,
renvoyez-nous
justifiés!
Que
tous
ceux
qui
ne
sont
pas
éclairés
du
lumineux
flambeau
de
la
foi
le
voient
luire
enfin!
O
Jésus!
S’il
faut
que
la
table
souillée
par
eux
soit
purifiée
par
une
âme
qui
vous
aime,
je
veux
bien
y
manger,
seule,
le
pain
de
l’épreuve
jusqu’à
ce
qu’il
vous
plaise
de
m’introduire
dans
votre
lumineux
royaume;
la
seule
grâce
que
je
vous
demande
c’est
de
ne
jamais
vous
offenser”.
Ste Thérèse de l’Enfant Jésus
(autographe de l’Histoire d’une âme, C.147-148)
69. Amour de Jésus.
“En regardant la Sainte Face, j’ai pleuré d’amour”.
Ste Thérèse de l’Enfant Jésus, Novissima Verba, p.119
70. Les dons de Dieu.
“Avec
une
humble
et
sainte
présomption,
que
les
âmes
arrivées
à
l’union
divine
se
tiennent
en
haute
estime,
qu’elles
aient
sans
cesse
devant
les
yeux
le
souvenir
des
bienfaits
reçus
et
se
gardent
bien
de
croire
faire
acte
d’humilité
en
ne
reconnaissant
pas
les
grâces
de
Dieu.
N’est-il
pas
clair
qu’un
souvenir
fidèle
des
bienfaits
augmente
l’amour
envers
le bienfaiteur? Comment celui qui ignore les richesses dont il est possesseur pourra-t-il en faire part et les distribuer avec libéralité?”
Sainte Thérèse d’Avila
71. La recherche de Dieu.
Cherchez
Dieu.
Cherchons-le
jusqu’à
le
trouver;
cherchons-le
une
fois
trouvé.
Pour
qu’on
le
cherche
jusqu’à
le
trouver,
il
est
caché;
pour
qu’on
le
cherche
une
fois
trouvé,
il
est
sans limite. Car de qui le cherche il rassasie la capacité et de qui le trouve il accroît la capacité de sorte qu’à nouveau celui-là cherche à être comblé.
S. Aug., In Jo. Ev., 63,1
71b.
Qui
est
aimé
est
recherché
même
présent
aussi
longtemps
que
l’amour
persistant
se
met
en
peine
qu’il
ne
devienne
absent.
De
là
vient
que
celui
qu’on
aime,
même
au
moment où on le voit, sans se lasser, toujours, on veut l’avoir présent: toujours on cherche sa présence.
In Ps, 104, 3
72. † L’amour de la Croix.
“O
âmes
qui
désirez
cheminer
en
assurance
et
avec
consolation
parmi
les
choses
de
l’esprit,
si
vous
saviez
combien
il
vous
convient
de
pâtir
et
de
souffrir
pour
parvenir
à
cette
assurance
et
à
cette
consolation
–
et
comment
sans
cela
l’âme
ne
peut
parvenir
à
ce
qu’elle
désire,
mais
que
plutôt
elle
retournera
en
arrière
–
vous
ne
chercheriez
en
aucune
façon
à
recevoir
consolation,
ni
de
la
part
de
Dieu,
ni
des
créatures;
au
contraire
vous
porteriez
votre
croix,
et
attachés
à
elle,
vous
voudriez
être
abreuvées
de
fiel
et
de
pur
vinaigre, et estimeriez cela un grand bonheur, voyant comment, mourant ainsi au monde et à vous-mêmes, vous vivriez à Dieu avec délectation d’esprit”.
St Jean de la Croix, Vive Flamme, II, 5 pp.1007-1008
73. Jésus Crucifié.
Le P. Balthazar Alvarez disait qu’il n’estimait avoir rien fait dans la vie spirituelle jusqu’à ce qu’il eût imprimé dans son cœur Jésus crucifié.
P. Lallemant, p. 359
74. La Croix.
“On goûte les fruits de la croix sans sortir de la croix”.
Marie de l’Incarnation, Lettre Oct.1643 à son fils
75. Homines mundo crucifixos et quibus mundus ipse sit crucifixus;
homines, inquam, novos, qui suis se affectibus exuerint ut Christum induerent
sibi mortuos ut justitiae viverent;
qui, ut divus Paulus ait, in laboribus, in vigiliis, in jejuniis, in castitate,
in scientia, in longanimitate, in suavitate, in Spiritu Sancto, in caritate
non ficta, in verbo veritatis, se Dei ministros exhibeant;
et per arma justitiae, a dextris et a sinistris, per gloriam et ignobilitatem, per
infamiam et bonam famam, per prospera denique et adversa,
magnis itineribus ad coelestem patriam et ipsi contendant
et alios etiam quacumque possent ope studioque compellant
maximam Dei gloriam semper intuentes.
(Summa et Scopus constitutionum)
76. † La Croix et la Paix.
Les
croix,
transformées
dans
les
flammes
de
l’amour,
sont
comme
un
fagot
d’épines
que
l’on
jette
au
feu
et
que
le
feu
réduit
en
cendres.
Les
épines
sont
dures
mais
les
cendres
sont douces.
La
croix!
La
croix!
Faire
perdre
la
paix?
C’est
elle
qui
donne
la
paix
au
monde;
c’est
elle
qui
doit
la
porter
dans
notre
cœur.
Toutes
nos
misères
viennent
de
ce
que
nous
ne
l’aimons pas. C’est la crainte des croix qui augmente la croix. Une croix portée simplement sans ces retours de l’amour-propre qui exagèrent les peines, n’est plus une croix.
Saint Jean-Marie Vianney
77. Amour et connaissance.
“Dum enim audita supercaelestia amamus, amata jam novimus, quia amor ipse notitia est”.
Saint Grégoire, In Ev. Hom., 27,4. PL 76,1207a
78. † Folie de la Croix.
“Je veux aller courir parmy le monde
Où je vivray comme un enfant perdu”.
J.J. Surin, Cantiques spirituels
79. Le pauvre devant Dieu.
“La prière est la richesse du pauvre”.
Pasteur d’Hermas
80. Le prêtre.
Un prêtre qui soit vraiment prêtre et qui apporte ce qu’il doit donner: Jésus-Christ dans un être d’homme qui s’est consacré à Lui.
P. Laplace, La Femme et la vie consacrée, p. 291
81. Appel de Dieu.
Il
y
a
des
âmes
qui
pressées
par
Dieu
d’entrer
dans
le
chemin
de
la
perfection,
si
elles
cessent
d’être
ferventes,
ne
peuvent
garder
le
juste
milieu
et
tombent
dans
l’extrême
du
péché.
Domingo Bañez (remarque de la censure sur la Vie de sainte Thérèse)
82. Courage et fidélité.
“La culture morale commence toute petite dans l’instant du courage, puis elle s’épanouit dans les moissons d’or de la fidélité”.